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Le musée de l’apartheid de Johannesburg

Afrique du Sud apartheid discrimination musée Johannesburg Nelson Mandela, l'homme qui a sauvé son pays de l'autodestruction, vedette du musée de l'apartheid de Johannesburg

Retour vers l’enfer. Dès l’entrée de ce musée unique au monde (il est le seul consacré à ce sujet), on est mis dans le bain : les tickets d’entrée sont distribués de façon aléatoire, plaçant le visiteur soit en catégorie "blanc", soit en catégorie "non blanc". Puis avec cette marque raciale, chacun doit ensuite emprunter le tourniquet d’entrée qui correspond à la couleur de peau qui lui est attribuée. Ce jour-là, le sort m’a placé dans la catégorie des "non-blanc". J'ai trouvé efficace cette manière de faire ressentir combien la naissance et la couleur de peau pouvaient placer d'emblée dans de bonnes ou mauvaises conditions de vie.

J’ai donc compris que ce musée sud-africain était un incontournable pèlerinage de mémoire à faire lors d’une visite à Johannesburg…. comme j'ai vu tant de hauts lieux de mémoire dans le monde qui s’efforcent de rappeler que le pire n’est pas si loin et peut toujours ressurgir si on tente de l’oublier, de le nier ou de l’effacer. J’ai vu récemment à Paris une l’exposition, "Color line", qui racontait une autre discrimination raciale, celle vécue par les noirs aux Etats-Unis. Il y a bien sûr les lieux rappelant les guerres de 1914-1918 et 1939-1945 en France. Et puis les lieux de mémoire du Cambodge, du Rwanda, et, surtout, au-delà de l'imaginable et de l'horreur, Yad Vashem en Israël commémorant l'indicible Shoah.   

A Johannesburg, ce grand musée de l'apartheid est situé sur une hauteur près du Gold Reef City, une sorte de parc d’attraction qui fait revivre une mine d’or désaffectée. L’apartheid museum, son voisin, rappelle que ce sont ces richesses de cette ville du diamant et de l'or, qui avaient attiré, comme dans le Far West américain, des hommes et des femmes d'Afrique et du monde entier, blancs et noirs rêvant d’une vie meilleure. Mais de 1948 à 1994, le système de l’apartheid avait cloisonné les populations et verrouillé leurs situations en posant constitutionnellement le principe de la supériorité de la race blanche. Les populations noires se sont bien sûr révoltées.

Ce musée raconte donc, avec beaucoup de photos, de documents, de vidéos, de sons,... l'écrasement moral et physique de la population noire, sa prise de conscience, l'organisation de ses luttes, la répression... jusqu'à la libération finale de tout un peuple. Passionnant, mais interdit de prendre des photos à l'intérieur ! Dommage ! Je ne vous présente donc que quelques photos glanées à l'extérieur et dans l'entrée de ce musée. Dans ce bâtiment de béton et de ferraille qui ressemble un peu à une prison, une des salles qui m'a le plus bouleversé est celle où sont accrochés au plafond 121 nœuds coulants rappelant de nombre de prisonniers politiques pendus par le régime de l’apartheid.

Mandela y a échappé de peu. Son destin a voulu qu’il devienne un recours, qu’il sorte son pays de ses années sombres et impose de nouveaux piliers constitutionnels : démocratie, réconciliation, égalité, diversité, responsabilité, respect et liberté. Plus de 20 ans après l'effondrement de l'apartheid, les plus jeunes générations de sud-africains ne connaissent plus cette réalité vécue par leurs parents. Aujourd’hui, la discrimination raciale a cédé le pas à la discrimination économique, que l'on retrouve dans tous les pays du monde. Je suis ressorti de cet apartheid museum, plus que jamais convaincu que toute forme de discrimination et toute édification de mur était à combattre. Car justice et paix restent un combat sans fin. 

 

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