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Pascale Marthine Tayou au Musée de l’homme à Paris

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"Le flâneur de Montreuil", résine du Pascale Marthine Tayou ou nouveau Musée de l'homme à Paris

Artiste sans frontières. J’ai découvert Pascale Marthine Tayou parce qu'il est artiste invité du nouveau Musée de l’Homme à Paris. A l’entrée des salles d’expo, j’ai été interpellé par ses hauts personnages sveltes et colorés, inspirés de statuettes de néo-colons que j’ai vues dans beaucoup de villes d’Afrique. Une sorte d’art voyageur en aller-retour entre Afrique et Europe : ces personnages hybrides renvoient aux européens une image d’africains qui ont emprunté et réinterprété les costumes européens de l’époque coloniale.

Il s’agit d’une simple mise en bouche à l’entrée du musée. Ce n’est qu’un minuscule aperçu des talents foisonnants de cet artiste d’origine camerounaise qui vit en Belgique et a volontairement féminisé son nom, par provocation. Il pratique indifféremment sculpture, installation, vidéo, dessin, collages, photographie, graffitis,... Il adore notamment recycler des objets et déchets de notre quotidien.

Sa présence dans le musée est protéiforme. Deux exemples : les murs de l’escalier qui monte au musée sont tapissés d’enseignes lumineuses affichant le mot "bienvenue" dans de nombreuses langues. Ce "welcome wall" est aussi une de ses œuvres qui transcende les frontières ; ailleurs, il a littéralement empalé des exemplaires de la "Revue noire" de l’époque coloniale ; histoire de "stigmatiser la tendance occidentale à créer des catégories excluant les Africains de l’art universel".

Car il renverse notre vision condescendante. L’Afrique n’est plus seulement un réservoir d’inspiration pour les grands artistes occidentaux. Pascale Marthine Tayou est l’illustration du renversement : les plus grands artistes africains contemporains, se situent à l’égal des européens, américains ou chinois. Bien sûr, aucun d’entre eux ne coupe ses racines mais chacun puise son inspiration bien au-delà de ses frontières d’origine.  A vouloir enfermer l’art des africains dans un art nègre ethnographique, on ne s’est pas aperçu qu’il était devenu l’égal des plus prestigieux noms de l’art mondial contemporain, sans frontières.

Pascale Marthine Tayou, citoyen nomade d’un village global est de ceux-là, comme les grands peintres zaïrois que j’ai vus récemment à la Fondation Cartier. Il bénéficie d’une reconnaissance internationale et ses œuvres figurent dans les collections de prestigieuses institutions internationales comme le Centre Pompidou ou le Centre National des Arts Plastiques à Paris. Il a exposé à Londres, Bruxelles, Venise, Bâle,… Une de ses œuvres a été saccagée en 2015 en Ukraine par des séparatistes prorusses…

Car son œuvre est dérangeante et n’est pas acceptée par tout le monde, à cause de son intérêt pour "l’hybridation des formes et leur circulation en dépit des frontières". Les grands voyageurs sont aussi vecteurs de ce changement mental.

Musée de l’homme, 17, place du Trocadéro Paris 16ème. Jusqu’au 13 juin 2016 

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