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La ville la plus au nord du Brésil, Oiapoque

Brésil Amapa Oiapoque Un des nombreux petits hôtels de cette ville frontière

Au bout du bout du Brésil. Pour atteindre cette grosse bourgade perdue, à 600 kms au nord de Macapa la capitale de l’Amapa, l’un des Etats les plus au nord du Brésil, il faut 12 à 15 heures de route, sur la BR 156, dont 120 kms d’une piste boueuse infernale. Autant dire qu’Oiapoque est isolée, à part du reste du Brésil. Elle est souvent qualifiée de ville la plus septentrionale du Brésil  bien que la pointe d’un autre Etat, le Roraima, s’enfonce encore plus au nord entre le Venezuela et la Guyana.

J’ai choisi la voie la plus facile pour accéder à Oiapoque (ou Oyapock), du nom du fleuve du même nom : 3 h de route depuis Cayenne en Guyane Française, puis ¼ d’h de pirogue pour passer de Saint-Georges, dernière ville française de Guyane, à cette ville brésilienne qui s’est longtemps appelée Martinique de Oiapoque.

Car ce territoire brésilien de l’Amapa, aussi grand que la Guyane française actuelle, a longtemps été appelé le « contesté franco-brésilien ». Pendant des siècles, il a été l’objet de litiges et même de confrontations militaires entre la France et le Portugal puis le Brésil. Il appartient géologiquement, humainement par ses populations amérindiennes et par son milieu naturel au « plateau des Guyanes » qui réunit 5 Guyanes : Amapa, Guyane Française, Suriname, Guyana et Guyane Vénézuélienne. Le partage avait été, croyait-on, défini du temps de Louis XIV aux traités d’Utrecht en 1713. Mais chacun l’interprétait à sa façon. C’est finalement un arbitrage suisse de 1900 qui figea les frontières actuelles.

A cause de l’isolement d’Oiapoque, les brésiliens y placèrent leurs prisonniers politiques au début du XXème siècle. Puis cette ville de trafics interlopes entre France et Brésil a découvert la fièvre de l’or qui ne l’a plus lâchée depuis, puisque les mines d’or continuent de fleurir des deux côtés de la frontière. Cette base arrière de l’orpaillage illégal avait acquis depuis quelques décennies une très mauvaise réputation, d’insécurité et de prostitutions en tous genres jusqu’à ce que les églises chrétiennes évangéliques conquièrent le terrain et contribuent à rétablir une certaine sécurité. Aujourd’hui l’esprit missionnaire des évangélistes est affiché partout dans les commerces de cette ville nonchalante et très colorée. Le soir, elle devient à peu près déserte, hormis quelques restaurants fréquentés par des français de la Guyane voisine, très en osmose, bien que le pont construit en 2010 entre les deux rives de l’Oyapock ne soit toujours pas ouvert !  

Destinations concernées: