Euskadi à l’état pur. A San Sebastian, cœur du pays basque (l'"Euskadi" pour les basques), j’ai visité le musée de San Telmo (de Saint Elme, patron des marins). Il est un peu est l’âme artistique du pays basque. Tout le monde me l’avait recommandé. C’est, quelque part, un peu le saint des saints de ce pays de caractère. Pourtant, j’avoue que j’ai visité ce musée un peu trop vite pour m’en imprégner. En cherchant une documentation, j’ai compris pourquoi j’avais éprouvé cette impression de survol : ce musée foisonnant ne compte pas moins de 6400 peintures, sculptures et œuvres d’art, plus de 7000 objets ethnographiques, 2500 objets d’histoire, 9000 photos, etc,… Toute la substance du pays basque est concentrée là !
Difficile de le manquer sur la plaza Zuloaga (du nom d’un grand peintre basque) au bord des étroites ruelles la vieille ville et sous les remparts du mont Urgull ! J’ai eu l’impression d’entrer dans un grand livre ouvert, avec, côté gauche, une façade de pierre Renaissance et, côté droit, une façade de plaques d’aluminium, très XXème siècle. De la culture basque, il réunit l’ancien et le moderne. L’ancien, c’est le socle sur lequel le musée a été bâti, un couvent du XVIème siècle, autrefois occupé par des dominicains. Les lumières du cloître mi gothique mi renaissance ont gardé quelque chose de pur et de surnaturel.
En revanche l’église est maintenue dans une semi obscurité : c’est l’antre d’un peintre catalan, José Maria Sert, qui en a recouvert les murs en 1929 sur de plus de 700 m² d'impressionnantes peintures fantastiques. Des personnages aux teintes brun-châtain ou marron-havane semblent flamber sur un fond doré, comme s'ils sortaient du four d’une aciérie. Ils magnifient les légendes qui ont forgé le peuple basque.
Le côté moderne du musée ce sont ses 5000 m² de superbes extensions contemporaines réalisées en 2011. Je les ai parcourues dans tous les sens en montant et en descendant, admirant des sculptures, m’émerveillant devant des peintures, m’interrogeant devant des costumes ou des céramiques,… ou même devant une rare voiture de luxe, la Donosti fabriquée au début du XXème à San Sebastian pour la haute société qui fréquentait la ville à cette époque ! J’ai eu l’impression de parcourir des kilomètres et, à la sortie, j’ai apprécié les pintxos très raffinés du bar de ce musée vraiment inhabituel.
