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Perles de La Valette à Malte 1/4 La "co-cathédrale"

mer, 17/08/2016 - 18:19 -- Eric
Méditerranée Malte La Valette baroque richesses cathédrale Tous les murs à l'intérieur de la co-cathédrale ont été récemment redorés aux Détail d'une des innombrables statues de marbre Détail d'une des innombrables statues de marbre aux feuilles d'or 24 carats

Exubérante et richissime. L’architecture de La Valette, la capitale de Malte est massive et défensive. Je n’imaginais pas que l’on puisse trouver derrière ses façades de pierre un peu austères quelque chose d’aussi riche et resplendissant que cette cathédrale. Elle est appelée "co" cathédrale parce que lorsque l’ordre Saint Jean de Jérusalem (devenu ordre de Malte) la fit construire au XVIème siècle, Malte avait déjà une autre cathédrale, à Mdina l’ancienne capitale.

En entrant dans cette co-cathédrale on est suffoqué par la splendeur d’un baroque foisonnant : des murs luisant et rutilants d’ors, des plafonds tapissés de peintures, les sols marquetés de marbres colorés, des espaces parsemés de candélabres et de luminaires en argent massif et de statues prodigieuses. Pas un centimètre carré où n’éclatent le faste, la richesse et l’apparat des chevaliers de l’ordre. J’avais visité Saint Pierre de Rome peu de temps auparavant et j’ai eu l’impression que la densité des richesses était encore plus grande ici à La Valette, même si cette co-cathédrale est beaucoup moins grande.

Sa construction fut engagée par un français - ou plus précisément un auvergnat –, Jean de la Cassière, qui était à cette époque grand maître de l’ordre qui détenait le pouvoir à l'époque à Malte. En effet l’Ordre de Saint Jean de Jérusalem, était organisé en groupes de "langues" : la France telle qu’on la connaît aujourd’hui était représentée par trois groupes, la France, l’Auvergne et la Provence. Chacune des huit langues de l’ordre est représentée dans cette co-cathédrale par autant de chapelles latérales qui ont rivalisé d’opulence et de magnificence. Comme les "auberges" qui représentaient ces langues dans la ville de La Valette.

La cerise sur le gâteau est un petit oratoire en marge de la cathédrale, baptisé "musée de la co-cathédrale". Entre de majestueuses tapisseries flamandes y est présenté, comme un trésor, une œuvre majeure du maître italien du clair-obscur, Caravage, "La décollation de Saint Jean-Baptiste" (dans le sens de la décapitation de Saint Jean !). Les maltais sont tellement fiers et jaloux de cette œuvre qu’ils interdisent d’en prendre des photos, comme si l’objectif des photographes pouvait voler ou dénaturer quelque chose de cette œuvre ! J’avais vu à Rome dans l’église Saint-Louis des Français une autre œuvre du même Caravage, "La vocation de Saint Matthieu" que j’avais pu photographier autant que j’avais voulu.  

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