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"L’horloge de glace" de la place du Panthéon à Paris

réchauffement climat fonte des glaces Groenland COP 21 Douze énormes blocs de glace ont atterri devant la coupole du Panthéon

La glace voyageuse.  C’est une curieuse manière d’attirer l’attention sur la fonte des pôles et le réchauffement climatique que d'amener du Groenland à Paris d’énormes blocs de glaces ; il a fallu « pêcher » ces masses en mer en les prélevant sur des icebergs, puis transporter leurs 80 tonnes sur plus de 3500 kms dans des conteneurs réfrigérés. Ils finiront dans le caniveau en quelques jours… Au moment de la COP 21, la dépense d’énergie nécessaire n’est pas vraiment exemplaire !

Mais il faut resituer cette exposition dans le domaine d'une installation artistique. L’artiste danois-islandais, Olafur Elissaon, a disposé douze blocs en rond, comme un cadran d’horloge (d’où son nom « ice watch »), sans aiguilles parce que le temps qui passe est celui de la fonte des glaces. En quelques jours, toutes ces glaces venues du grand nord auront irrémédiablement disparu. C’est une manière d’attirer notre attention sur les glaciers et calottes glaciaires de notre planète qui fondent beaucoup trop vite. A chaque seconde, il en fond plus de mille fois plus que ces 80 tonnes.

Sur cette place très parisienne où tourbillonne une sorte de vent arctique, les gants et les bonnets sont les bienvenus. J’étais tête et mains nues, mais j’ai quand même posé mes mains gelées sur cette œuvre éphémère et périssable, pour y laisser une empreinte caduque. J’ai même posé ma langue sur cette glace pure venue de millénaires, bien avant les ancêtres de mes ancêtres, pour en boire une gorgée, avant qu’elle ne soit engloutie dans les égouts. Comme plusieurs enfants que j’ai observés, j’ai posé mon oreille sur ces blocs pour entendre leurs craquements et leurs cris de détresse.

Mais rien n’y fait. Comme le jardin du Luxembourg voisin, la place du Panthéon est devenue pour quelques jours un lieu de promenade et d’attraction. Tout le monde, parisiens et touristes, se bouscule pour se faire prendre en photo dans toutes les positions, ou pour réussir son selfie,  entre et autour des morceaux de cette œuvre temporaire et fugace. On s’amuse, on rit, on joue devant ces blocs dégoulinants. J’espère qu’au Bourget, les participants à la COP 21, ont une plus haute conscience du compte à rebours et de l’urgence ultime que vit notre humanité.    

L’autre curiosité de cette installation artistique est le lieu choisi, face au Panthéon, sous le bandeau du fronton de cet édifice : « aux grand hommes la patrie reconnaissante ». Quel est le lien entre cet enjeu de l’humanité toute entière et la patrie française ? La lutte contre le réchauffement climatique n’est pas une affaire nationale, mais bien une affaire internationale. Si le monde entier n’est pas convaincu de l’urgence absolue de changer de comportement, la France seule n’y pourra pas grand-chose. 

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