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Le cirque de Mafate à La Réunion 2/2 Ma nuit à La Nouvelle

La Réunion Mafate La Nouvelle Des maisons qui semblent minuscules au pied de parois gigantesques

Un village peu ordinaire. Je pense qu’il n’existe aucun autre village qui ressemble à La Nouvelle dans le monde. Cette minuscule bourgade est située dans une île, mais on n'y soupçonne pas la proximité de la mer. Elle est entourée de villes et de voies rapides embouteillées, mais on n’y entend pas la moindre voiture. Au terme d’une randonnée de trois heures d'une marche, étrange, déroutante et merveilleuse, j’ai tout de suite eu l’impression d’atterrir sur une autre planète en découvrant ces quelques maisons posées sur le fond du cirque de Mafate.

L’écrivain américain John Steinbeck, en parlant des villages isolés au bord de la Mer de Cortez au Mexique, écrivait : "L’invasion arrive avec les bonnes routes et les lignes à haute tension. Là où ces deux-là s’implantent, le changement se déroule très vite". Mafate a été jusqu’ici préservé des routes et des lignes à haute tension, puisqu’il se contente de l’énergie photovoltaïque.  C’est ce qui sauve sa pureté et sa fraîcheur.

Pour moi La Nouvelle est une île dans l’île de la Réunion, coupée du reste de l'île. Ici on n’entend que le chant des oiseaux, quelques voix humaines, le bêlement de chèvres et des aboiements de chiens,… Sauf quand les pales assourdissantes d’un hélicoptère, dont le raffut résonne entre les parois du cirque, viennent casser le bonheur sauvage et champêtre de cet ancien cratère. Vers 18 heures, à la tombée de la nuit, on n’entend plus aucune voix, jusqu’à ce que les habitants se réveillent avec le chant du coq. 

Puisqu’il n’y a pas de routes pour y accéder, La Nouvelle est un village sans voitures, et donc sans rues ni trottoirs. Forcément, il n’a pas non plus de panneaux de signalisation routière pas plus que d’éclairage public. Le centre du village n’est pas une place mais une sorte de grande pelouse entourée de maisons et de leurs jardinets, d’une poignée de boutiques, d’une petite école et d’une chapelle avec sa cloche. Le tout est enchâssé dans une cuvette de forêts et surtout de parois de montagnes vertigineuses.

Depuis deux à trois décennies, le tourisme a quand même changé le visage de ce bourg de « petits blancs » qui s’étaient autrefois réfugiés dans ces hauts des hauts de La Réunion. De fringantes maisons créoles ont remplacé les cabanons en tôles de jadis. Comme les télécommunications et le GSM qui sont arrivés, l’hélicoptère est aussi une concession au progrès. Mais ces accommodements ne cassent pas l’insularité des quelques centaines d’habitants du cirque répartis sur les quelques "îlets" de Mafate. Quelques-uns de ces habitants continuent d’ailleurs de se ravitailler par le sentier du Col des Bœufs, harnachés de dizaines de kilos sur le dos.  

Je passe la nuit dans un des gîtes d’étape de La Nouvelle chez l’habitant. Mon plus beau souvenir de cette étape est le moment du couchant, pendant les minutes où le soleil disparaît derrière les montagnes du cirque mais que ses rayons rougissent encore le haut des parois opposées. A ce moment-là, plus aucun bruit parasite ne vient perturber cet embrasement et j’ai la sensation euphorique d’un bain de pure nature. 

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