« On devrait construire les villes à la campagne car l’air y est plus pur », plaisantait l’humoriste Alphonse Allais. Je n’ai encore jamais vu de villes à la campagne, mais j’ai vu un aéroport international à la campagne ou plutôt la campagne installée dans un aéroport international. Dans cet aéroport de l’île de Koh Samui en Thaïlande, ce ne sont pas des coucous qui décollent et atterrissent, mais bien des gros jets et les petits oiseaux qui chantent n’ont pas peur de ces gros oiseaux. 23 compagnies desservent cet aéroport vers 13 villes dont bien sûr Bangkok, mais aussi Singapore ou Kuala Lumpur.
J’ai été délicieusement surprise en reprenant mon avion dans cette aérogare champêtre. Koh Samui est le plus fleuri de tous les aéroports du monde, au grand air, tout ouvert, sans clim, mais avec les courants d’airs naturels, fleurant bon les parfums naturels. Les passagers peuvent attendre sur la pelouse au soleil, j’ai choisi une balancelle à l’ombre des grands arbres et mon mari un rocking-chair au bord des pistes. En attendant mon avion au milieu de la végétation, j’ai eu l’impression d’être encore en vacances et le cadre bucolique du lieu a effacé tout stress d’aéroport. La plupart des passagers restent d’ailleurs encore en short et en tongs.
Les commerces de l’aéroport ressemblent à une place de village en farniente ou à la rue principale d’un bourg de campagne, avec quand même beaucoup de boutiques de luxe qui lui donnent des faux airs de Disneyland. On y prend une glace ou un café comme si on était en pleine nature. Cet aéroport privé appartient à la 2ème compagnie thaïlandaise, Bangkok Airways, qui y fait passer 600 000 passagers par an. Ma crainte est, qu’avec le développement pharamineux du trafic de touristes dans cette île, ses responsables ne puissent y maintenir longtemps une atmosphère aussi agreste et reposante.
