Un port immense. Le meilleur observatoire donnant une vue panoramique sur ce port (l'un des deux de La Valette) est le balcon du jardin Upper Barrakka de La Valette, la capitale de Malte. De là-haut on voit grouiller entre les forteresses de La Valette et celles des "trois cités" bâties en face comme les doigts d’une main, une multitude de grands et petits bateaux : des cargos de marchandises, des bateaux de plaisance les plus minuscules aux plus énormes et insolents, des bateaux de pêche, des paquebots de croisières et des barquettes traditionnelles lilliputiennes, les "dghajsa" (prononcer "daïssa") qui, avec leur proue en col de cygne, ont de faux airs de gondoles vénitiennes.
Avec ses immenses abris naturels, Malte a toujours bénéficié de ports profonds et sûrs...dont l’emplacement stratégique a toujours attiré les conquêtes. La Valette est ainsi installée sur une sorte de langue de terre qui s’avance entre les deux échancrures profondes qui lui servent de ports, Le "Grand Harbour" d’un côté et le "Marsamxett harbour" de l’autre qui était à l’origine un "port de quarantaine". L’entrée du grand Harbour lui-même est protégée par deux fortins, Saint Elme et Ricasoli.
En haut du jardin Barrakka, j’ai assisté à la cérémonie, qui a lieu chaque jour à midi et à 16 heures pétantes, du tir du canon. Un militaire en grand uniforme s’avance auprès de l’un des canons de la "saluting battery". Il arme ce canon, se recule et tire un coup unique qui fait sursauter tous les touristes regroupés au-dessus. J’ai eu l’impression d’un cérémonial très british qui m’a rappelé combien cet espace convoité du port avait été l’objet de rudes batailles dans l’histoire, dont le "grand siège " mené par les ottomans en 1565.
