Retour aux sources de notre humanité. Difficile d’embrasser d’un coup d’œil toute la vallée du grand Rift. En effet cette fracture de l’Afrique orientale (deux plaques tectoniques qui s’écartent) part du Proche Orient pour descendre jusqu’en Afrique Australe. Je l’ai croisée au Kenya lors d’un voyage entre deux safari et rencontres et après une visite des lacs Nakuru et Elementaita, qui sont précisément au creux de cette immense vallée. En montant sur des hauteurs, on n'aperçoit au mieux qu'un petit bout de la Rift Valley, large de 60 kms.
J’ai été ému de faire un stop en haut d’une falaise qui borde cette faille géante parce que c’est dans cet espace que les premiers hommes auraient vu le jour. En effet, plusieurs théories de paléontologues et paléoanthropologues en ont fait le "berceau de l’humanité" avec l’apparition des premiers hominidés qui avaient dû s’adapter, en se redressant en bipèdes, aux conditions de vie de la savane. Aujourd'hui, les scientifiques sont moins sûrs de la zone géographique de leur apparition. Mais ils restent persuadés que le premier homo sapiens était Africain, avant que ses descendants ne s'élancent dans de grandes migrations tout autour du globe.
Du haut de ce point de vue à plus de 2000 mètres d’altitude auquel je me suis arrêté, on ne voit pas grand-chose, sinon cette vaste plaine qui paraît un peu sèche. Mais cette halte m’a obligé à prendre de la hauteur. Un café à la main (il fait frais à cette altitude), j'ai été saisi dans une sorte de rêve biblique, accoudé sur cette balustrade de bois disjoints : incroyable, nos ancêtres seraient apparus ici ou près d’ici et cette nouvelle espèce, de quelques individus au départ, a donné la lignée humaine laquelle a peuplé et conquis le monde entier jusqu’aux îles les plus lointaines ! Notre espèce compte aujourd'hui plusieurs milliards d'individus. Puissions-nous respecter et préserver toutes les autres espèces générées sur notre terre ! Précisément une étude d'universitaires mexicains et américains parue il y a quelques jours dans la revue Science Advance, affirme que nos cousins les singes et les primates sont menacés d'extinction de masse dans les 25 à 50 prochaines années : 60 % des 504 espèces recensés dans le monde seraient en danger d'extinction et 75 % d'entre elles sont déjà en déclin.