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Vauban à Oléron : tourisme d’histoire

La géométrie vaubanienne pour dissuader l'assaillant Oleron
J’étais parti pour la plage et des randonnées en vélo sur l’île Oléron, mais j’ai été arrêté par les fortifications de Vauban qui m’ont détourné pendant quelques heures du pur farniente pour un crochet de tourisme d’histoire. La citadelle du Château d’Oléron en vaut la peine. Elle n’est pas la plus belle de la façade ouest Atlantique, comme celle de Saint Martin de Ré par exemple, classée au patrimoine mondial de l’Unesco, mais elle m’a aidé à comprendre une page d’histoire de France, car, à mon retour, piqué par la curiosité, je me suis plongé dans des bouquins.
J’y ai vu que le va-t’en guerre, Louis XIV, monarque absolu, était obsédé par la protection des frontières de son « pré carré » toujours en extension. Il a chargé un ingénieur et militaire, le marquis de Vauban, son « commissaire général des fortifications du royaume », de verrouiller toutes les bordures du territoire. En trois décennies Vauban a mis en route tout autour de la France un programme 160 bastions à construire ou à reconstruire. Pour réussir cet exploit, le grand commis du roi est devenu le plus grand voyageur du XVIIème siècle en arpentant le pays à cheval ou en chaise à porteur à raison de 4000 kms par an. Jusqu’ici le nom de Vauban, glissait sur moi comme une goutte d’eau sur les plumes d’un canard. Cette fois, j’ai cherché à le connaître.
A l’entrée de la rivière Charente, une des obsessions du roi soleil était de protéger contre les anglais et les hollandais le port de Rochefort dont il avait fait son arsenal. Oléron était donc avec l’Ile d’Aix, Fouras et Fort Lupin, un des verrous de ce port stratégique. Juste avant Vauban, au sortir des guerres de religion, Richelieu, venait de reconstruire la citadelle d’Oléron. Vauban a décidé de tout reprendre. Car avec les progrès de l’artillerie, il fallait des bastions en étoile supprimant tout angle mort entre les tirs de défense. D’où ces murailles géométriques aux lignes épurées, sans aspérités, pour ne pas laisser la moindre prise aux assaillants. En parcourant le chemin de ronde je devine le travail titanesque de terrassement et de construction qui fut nécessaire : plus de 7000 hommes ont été réquisitionnés pour rebâtir cette seule citadelle d’Oléron. Beaucoup y laissèrent la vie.
L’ensemble des fortifications de Vauban édifiées tout autour du royaume est une folie qui a coûté au roi mégalomane deux fois le prix de Versailles. Ce rempart renvoie par son gigantisme à une autre folie de l’histoire des hommes, la grande muraille de Chine. Un pays qui était déjà connu à l’époque de Louis XIV puisque ce dernier avait envoyé des jésuites en ambassade auprès de l’empereur Kangxi et qu’il était admiratif de la puissance de cet empire du soleil levant. Oléron est un peu son répondant à plus petite échelle et un pan de muraille côté soleil couchant.
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