Flânerie en Wallonie. C’était l’heure du déjeuner et je me suis attablée à un restaurant de la Grand’Place de Mons. Au menu, « chicon au jambon gratiné et maroilles sur lit de béchamel à la bière ». Un plat typique de Belgique et du Nord de la France : l’onctuosité du fromage combinée à l’amertume des endives. Une savoureuse recette de voyage. Je me disais, au fond, que ce mets ressemblait aux harmonies de cette ville : le râpeux des pavés et le gris des façades, adoucis pas ses ors et ses splendeurs.
Certes la Grand’place de Mons n’est pas aussi étendue, orgueilleuse et grandiose que celle de Bruxelles, mais elle a beaucoup de charme et ne manque pas d’élégance. Et dans ce décor j’ai observé de petites attractions comme ce curieux et énigmatique petit singe de métal attaché à la façade de la mairie et que tous les visiteurs se croient obligés de caresser de la main gauche. Comme je ne suis pas superstitieuse je me suis amusée de cette divagation populaire.
Sur la rampe voisine du même hôtel de ville, le sculpteur français Gérard Garouste a déliré sur le dragon et son antithèse, Saint Georges le vainqueur. Ce sont les vedettes du fameux « Doudou » qui se déchaîne lors de la fête de la Trinité et qui est un monument du patrimoine de la ville, au même titre que le beffroi ou la collégiale Sainte Waudru.
Dans la vieille ville, le patrimoine se révèle dans tous les coins de rue, sur les pavés, les placettes comme celle du Marché aux herbes, sur les maisons de briques rouges, sombres ou colorées, les petites boutiques, les passages secrets, les chapelles, les bars, les ruelles qui montent et descendent, les statues de poètes et d’artistes,... Pas étonnant qu'elle ait été choisie comme "capitale européenne de la culture 2015" et que les installation artistiques y aient fleuri comme l'inénarrable "phrase". Entre mes voyages en Thaïlande et en Guyane, j’ai pris beaucoup de plaisir à musarder dans cette ville si proche de la région parisienne et pourtant si dépaysante.
