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Thélème Moulucou : " Les vacances plutôt que les voyages "

Née en 1988 à Paris, et conseiller commercial au LCL, elle présente déjà un palmarès impressionnant de pays visités à travers le monde. Initiée aux grands voyages, façon routard, par son père, elle opte aujourd’hui davantage pour des vacances farniente avec un zeste de découvertes. 

Thélème Moulucou

Depuis quand voyagez-vous ?

Depuis l’âge de 7 mois ! Je suis née à Paris et mes parents sont partis à ce moment-là pour s’installer en Guyane. J’ai donc pris pour la première fois l’avion. Puis tous les 3 ans nous repartions en métropole en famille grâce aux « congés bonifiés ». De plus, les années intermédiaires, mes parents nous envoyaient, ma sœur et moi, passer les vacances avec nos grands-parents en région parisienne. Nous voyagions seules en UM (« unaccompanied minors »). Je suis donc familière des avions et des aéroports depuis ma plus tendre enfance.

A côté de ces voyages réguliers, ma famille et moi avions une pratique intense des voyages. Par exemple nous allions chaque année à Pâques au Surinam, le pays voisin. Avec l’Ecole nationale de musique de Cayenne où je jouais du violoncelle, je suis allée plusieurs fois participer à des concerts avec un groupe d’élèves, à Belem, puis à Macapa au Brésil. Par ailleurs, presque tous les ans, nous partions à 5 (mes parents, ma sœur, mon frère et moi) pour de grands voyages : Venezuela et Ile Margarita, Pérou, Bolivie, Argentine, Brésil, Inde et Népal. Le plus long de ces voyages s’est fait en voiture et camping en traversant pendant 2 mois la France, la Suisse, l’Allemagne, l’Italie, la Grèce et la Turquie. Nous sommes allés une fois au Maroc, ce fut le seul voyage où nous avons logé dans un hôtel de luxe. Plus récemment nous sommes allés en Chine.

Comment se passaient ces voyages familiaux ?

Mon père choisissait. Ma mère et nous les enfants, nous suivions. On marchait énormément dans les villes et on visitait tout, sans pause. A cause de l’hygiène, de la nourriture, de la chaleur et de la fatigue, nous étions souvent malades. Je rêvais de plage. Pour moi, ce n’étaient pas des vacances, mais des voyages.

Quelle différence faites-vous entre vacances et voyages ?

Les voyages c’est ce que nous faisions en famille. J’en ai fait beaucoup et je ne regrette pas de les avoir faits, même si c’était dur. Mais je ne referai pas la même chose avec mes enfants. Maintenant je recherche de préférence des vacances, c’est-à-dire du repos, un minimum de confort et de propreté, une piscine, une plage, avant tout avec du soleil, et de la gastronomie. J’y ajouterai un peu de visites de monuments, une culture à découvrir, car je crois que je m’ennuierais aux Seychelles. Ce que j’appelle un voyage se fait avec un rythme beaucoup plus soutenu, trop fatiguant. Mon père qui était un vrai routard et a toujours voyagé seul, depuis l’âge de 19 ans, sac au dos, vivant au jour le jour, se passionnant d’histoire et de rencontres, a essayé de nous inculquer sa façon de voyager. J’ai toujours été rebelle vis-à-vis de ses formes de voyages.   

Quels souvenirs en avez-vous gardé ?

Malgré les galères, j’en garde de beaux souvenirs, par exemple dans des grands sites comme le Machu Picchu ou lors de délires en famille. Mais j’ai trouvé mes limites. La première est que la pauvreté m’affecte énormément. C’est la première chose que je vois à côté d’un beau monument et je ne peux pas en faire abstraction ni prendre du plaisir. J’aimerais aider tout le monde mais je ne suis pas assez forte pour faire de l’humanitaire. Ma seconde limite, qui se conjugue à ma timidité, est la barrière des langues. Mon anglais et mon espagnol scolaires ne sont pas toujours suffisants alors que je suis plus à l’aise avec le portugais que j’ai appris sur le tas en Guyane. C’est une des raisons pour lesquelles j’adore le Brésil où il y a de surcroît des plages, une culture attirante et de bonnes choses à manger.

Depuis que vous êtes sortie du cocon familial, quels sont les voyages que vous faites ou rêvez de faire ?

J’ai fait de rares voyages seule (à Londres ou Saint-Martin aux Caraïbes) ou avec des amies (en Thaïlande), mais dans beaucoup de pays où le rapport à la femme est différent, il est souvent dangereux d’être seule. Avec mon fiancé, nous profitons du moindre de nos congés pour partir. Je travaille pour partir en vacances et prendre l’avion. Nous sommes allés à Barcelone, Amsterdam, Bruxelles, Venise, en Egypte, Inde, Thaïlande, Jamaïque, à Aruba.

Pour l’avenir, mes destinations préférées sont bien sûr le Brésil et la Thaïlande où j’ai choisi de me marier, mais j’aimerais découvrir Miami en le combinant à Cancun, par exemple, de même que Bali, les Philippines et pourquoi pas l’Afrique Noire. Mais ce type de voyages vacances n’est intéressant que si on part avec des chinois en Chine, des américains aux Etats-Unis ou des ivoiriens en Côte d’Ivoire.

Ce qui me freine est le froid (par exemple, je me suis gelée à Marseille en me baignant dans les calanques en plein été) et je préfère la plage à la neige. Ma seconde limite est le budget. La France est chère. Plutôt qu’aux Canaries, je préfère partir une semaine en Thaïlande où l’on mange pour quelques euros et où le dépaysement est plus grand. Mon premier critère de choix est le rapport qualité/prix combiné à la durée, au climat et à la destination. En partant loin et en prenant l’avion, j’ai davantage l’impression de partir en vacances. Quand je serai installée en Guyane avec piscine et mer chaude, je partirai quand même, car j’ai aussi besoin de dépaysement et d’autres cultures.

Comment préparez-vous vos vacances et voyages ?

Je les prépare moi-même avec mon compagnon sans passer par une agence de voyages ou un tour-opérateur. Nous composons notre déplacement et notre séjour sur Internet. Je fais le travail de l’agence en économisant la marge qu’elle se prend et en comparant au besoin avec des brochures pour être sûr de rester dans les prix. De plus je n’aimerais pas partir avec un groupe que je ne connais pas et dans un circuit il y a toujours des étapes qui ne m’intéressent pas, sans compter les problèmes de dates. De cette façon nous arrivons au minimum à partir loin deux semaines tous les six mois.