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L’automne sur les bords de Marne

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France Ile de France forêt automne couleurs jaune orangé impressionisme Bord de Marne à Noisiel

Petit voyage entre mes grands voyages. Je crois que l’automne est la plus belle saison, du moins dans les bois et les forêts qui longent la Marne en amont de Paris. C’est mon Québec à moi. J’y fais mon petit voyage de ressourcement entre mes grands voyages à l’autre bout du monde. Avant le grand dépouillement de l’hiver, la nature y est incroyablement plus colorée qu’au printemps. Avant l’été il y a bien sûr le pointillisme de petites fleurs à dominante jaune et mauve. Mais là, en octobre et novembre,  des couleurs puissantes jaillissent sur les hauteurs des arbres et des buissons. La nature devient impressionniste. Les berges de la rivière émeraude, les clairières ou les sentiers, s’habillent aux teintes de toiles de Monet, Renoir, Corot, Sisley ou Pissarro.

Je parcours des kilomètres à pied autour du château de Champs sur Marne, dans le parc de Noisiel et la base nautique de Vaires sur Marne. La nature sent bon et les dernières feuilles libèrent leurs ultimes fragrances. Une exhalaison d’humus boisé et poivré remonte des feuilles en décomposition sur la terre humide. Partout des couleurs impétueuses éclatent, du jaune clair au rouge cardinal, en passant par toutes les teintes de l’orangé. Quand le rideau du ciel gris lève un coin du voile, ces couleurs deviennent resplendissantes sous un rayon du soleil. Ici le pourpre d’une feuille me ramène à Fort de France ou à Bali : est-ce un anthurium, un héliconia ou un balisier ? Mentalement, je repars un instant sous les tropiques.

Puis ces feuilles enluminées et chatoyantes se détachent une à une, volètent et papillonnent un moment avant de venir se poser, dans une dernière fantaisie, sur le tapis de feuilles sèches que mes pas vont faire crisser. Des champignons soulèvent des coins de ce tapis couleur latérite. En haut des branches ce n’est pas un toucan qui lance des grognements, mais quelque vieux corbeau qui croasse pour dominer un gazouillis qui s’endort déjà. Un écureuil s’affaire prestement à terminer son stock d’hiver. Sur la Marne s’ébroue un canard colvert, un cormoran plonge, un martin pêcheur surveille son territoire et un cygne majestueux glisse. Une scène d’opéra ! 

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Commentaires

Oui Olivier mais certains incultes en sciences naturelles et insensibles aux charmes de l'exotisme l'aiment aussi bien plus froide, la banlieue est, et y restent attachés par le bout du coeur. Une péniche qui renaude sur le canal, le pont de Gournay que finissaient par passer les demoiselles délurées, la gueule cabossée d'un ex-boxeur qui promène son énorme cleps, une camionnette taguée de boulots au noir qui tousse vers l'autoroute, les îles en friches, les pavillons bon marché noyés dans la brume du soir, le parfum des feuilles qui se décomposent dans la boue des sentiers, Lagny et Chelles dos à dos au terme d'un foot frileux, des histoire de tricards et de guinguettes dans la fumée des faits divers, un dernier signe vers le feu rouge de la voiture des enfants avant les albums du coin du feu. Pour ceux qui trop rêvassent, voient en 4/3 et en noir et blanc, pour qui l'automne n'est que le passé de l'hiver. Cherchez pas l'office du tourisme, il est fermé en cette saison et la batterie du smartphone est épuisée. C'est la ville nouvelle. On vous a dit "c'est beau, ça vient de sortir (de terre)"" et on vous a abandonné. Débrouillez-vous ! Alors on y a accroché des tranches de vie qui pour nous n'auraient pas de prix à la vitrine d'un boucher. Loin du soleil ? Pas du tout : rien qu'à 30' de l'Etoile. Par le RER A.

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