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Devenir millionnaire en voyageant

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millionnaire 500 000 dongs vietnamiens qui valent à peu près 20 euros (Photo Régis Martin)

La vraie richesse du voyageur. Facile de devenir millionnaire ! Par exemple au Vietnam 40 euros suffisent : en laissant deux billets de 20 euros au bureau de change, vous obtenez deux billets de 500 000 dongs vietnamiens. Et encore, c’est parce que le cours de l’euro a baissé ! Il y a peu de temps on obtenait 1 million de dongs pour moins de 30 euros. Ce n’est pas une fiction, de tels montants existent bien, comme le montre la photo de ce billet de 500 000 dongs prise sur la selle d’un vélo au VenSông Lodge où je m’étais posé un moment dans le delta du Mékong.

Récemment en Indonésie, je suis aussi devenu millionnaire en roupies pour moins de 70 euros. Je l’ai été aussi en kips au Laos, pour environ 100 euros, même si j’ai sursauté quand je me suis aperçu que le changeur me roulait carrément de 300 000 kips.  On pourrait citer tout un panel de monnaies dites "exotiques" comme le dobra de Sao Tomé et Principe (en Afrique) qui se change à peu près au même taux  que le dong vietnamien. J'ai appris dans un reportage de France 24 que le record de zéros aurait été atteint en 2008 avec un billet du Zimbabwe de ... 1000 milliards de $ zimbabwéens ! Il ne permettait même pas d'acheter un litre de lait ! Dans cette époque d'hyper inflation les commerçants changeaient leurs prix plusieurs fois par jour et l'Etats faisait fonctionner la planche à billets en arjoutant sans arrêt des zéros. En 2009, le pays a du abandonner sa monnaie et la population de ce pays utilise maintenant le $ américain ou le rand sud-aricain. 

Chacun comprend que cette richesse illusoire en nombre de zéros n’est pas le résultat d’un gain à l’euromillion. Elle n’est pas le reflet de notre richesse, mais elle souligne la faiblesse de la monnaie du pays qui nous accueille et d’une certaine manière le grand écart de niveaux de vie et une certaine pauvreté. Nous devenons riches en zéros écrits sur un papier parce que nous sommes porteurs d’une monnaie forte de pays riche. Imaginez l’inverse : le choc d’un vietnamien qui change 1 million de dongs pour le voir fondre en 20  euros ! On comprend intuitivement en manipulant ces billets qu’il y a des voyageurs riches d’un côté et des voyageurs pauvres de l’autre.

En fait, mes voyages m’ont montré que les vraies richesses ne sont pas mesurables en pouvoir d’achat ou en nombre de zéros sur les billets. Je suis personnellement devenu millionnaire en bonheurs partagés, en émotions, rencontres, liberté, amitiés, émerveillements, dépassements de soi,... En tant que journaliste d’un grand quotidien économique, j’avais fréquenté beaucoup de grands patrons et de gens richissimes … manifestement malheureux, sans cesse au bord du burn-out, angoissés à l’idée d’être virés, incapables de s’émouvoir ou de s’émerveiller. Ils étaient seulement attentifs à leurs gains et à la dernière ligne du bilan financier de leur entreprise.

Bien sûr, ils pouvaient s’offrir un week-end  à Maurice  ou à Bali autant qu’ils le voulaient. Mais certains ont compris que le luxe n’est pas synonyme de bonheur. Un break dans un 5 étoiles luxe, chouchouté par des nuées d’employés obséquieux, massé, bronzé, gavé des mets les plus raffinés… apporte un bien-être… volatil. Le bonheur c’est d’abord la perception que l’on en a. A Abidjan on m’a raconté l’histoire d’un mendiant qui se contentait d’un sandwich quotidien (en fait, une tranche de pain sec avec une cacahuète posée dessus). Mais  il le dégustait auprès d’un restaurant de grillades, parce qu’il était heureux de pouvoir profiter de l’odeur.  En ce sens, il détournait la formule "l’argent n’a pas d’odeur".

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