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Suzanne Laborde, "la plongée, principale motivation de mes voyages"

A 18 ans, son départ de sa Dordogne natale et rurale pour Paris fut son premier grand voyage. Elle monta y faire une longue carrière dans l’informatique à La Poste où elle a gravi les échelons. Sur le tard, elle s’est mise à parcourir le monde à un rythme soutenu, par amour de la plongée. Mais elle a appris à marier plongée, tourisme et rencontres.

Etes-vous née dans une famille de voyageurs ?

Pas du tout, je suis issue, en Dordogne, d’une famille d’agriculteurs qui ne voyageait jamais. Pour mon père, se déplacer de 30 kms était le bout du monde. Mon premier voyage a été de monter à Paris pour y travailler. Je n’ai commencé à voyager que beaucoup plus tard, car pour voyager, il faut de l’argent.

Dans ces conditions comment vous est venu le goût des grands voyages ?

Tout est parti de la plongée. Mon mari était plongeur et il m’a initiée à ce sport auquel j’ai pris goût à mon tour. Puis nous avons commencé à effectuer des plongées en France dans le Midi et en Bretagne. A l’étranger, nous avons d’abord fait  des croisières en Egypte, un pays où je suis retournée très fréquemment. Mais le véritable déclic pour les grands voyages n’est venu que lorsqu’il s’est agi de fêter ses 50 ans. Nous avions alors fini de payer notre maison et nous avons pu constituer une cagnotte. Depuis cette date, c’est-à-dire depuis 15 ans, nous effectuons chaque année deux très grands voyages  internationaux et d’autres voyages moins importants, surtout en Méditerranée où en Egypte où nous fréquentons les plus grands spots de plongée à partir d’Hurghada ou de Sharm-El-Sheikh. La plongée est vraiment le moteur qui me donne toujours envie de découvrir d’autres mers et d’autres sites.

Vous devez avoir un très bon niveau de plongée ?

Mon époux qui m’a formé est moniteur FF (Fédération française) et PADI (Professionnal association of diving instructors). Mon niveau me permet de pouvoir plonger en autonomie ; d’ailleurs la plus grande profondeur que nous ayons atteinte a été de 62 mètres en Corse.

Quels ont été vos premiers grands voyages ?

Un de nos premiers grands voyages a été les deux semaines que nous avons passées aux Maldives, entièrement consacrées à la plongée. Ce fut une merveilleuse réussite qui m’a vraiment donné envie de repartir. 

Vos voyages ont-ils toujours été exclusivement dédiés à la plongée ?

Non, car très vite nous avons commencé à y joindre les plaisirs de la découverte touristique. J’aime bien cette formule combinée parce que, quand nous embarquons pour une croisière de plongée nous n’avons pas ou pratiquement pas de contacts avec les populations.  Le tourisme nous permet des rencontres humaines. Nous avons pour la première fois mêlé plongée et tourisme lors d’un périple au Mexique. A côté de nos incontournables immersions, en mer et dans les Cénotes, nous avons alors visité les sites Mayas du Yucatan dont le merveilleux site de Chichen Itza, participé aux grandes fêtes de Pâques à Mérida, avant de partir pour Mexico, où nous avons été accueillis par une famille mexicaine. De là, nous sommes partis vers l’ouest du pays jusqu’au Michoacan dans la région de Patzcuaro pour découvrir le volcan le Paricutin, le lac et l’île de Janitzio et les divers villages d’artisanat comme Santa Maria Del Cobre (le village du cuivre), ou un village spécialisé dans la lutherie (Paracho),… Mais nous ne sommes pas allés jusqu’au Pacifique. Un des moments les plus forts de ce voyage a été quand nous avons été reçus dans cette famille mexicaine près de Mexico.

Avez-vous fait des voyages de tourisme pur, sans plongée ?

Oui plusieurs fois. Par exemple, Nous avons passé 15 jours au Pérou avec une de nos nièces à visiter les sites incas jusqu’au Machu Picchu qui étaient un de mes rêves.

En 2013, nous sommes allés au Chili avec cette nièce qui était stagiaire dans une station de ski. C’était l’hiver, il faisait froid et humide mais cela ne nous a pas empêchés de descendre au sud de Santiago jusqu’aux îles de Chiloé, où s’arrêtent les ultimes routes pour la Patagonie, sans pouvoir descendre jusqu’à la Terre de feu (hiver oblige). Nous avons dormi dans un hôtel sur pilotis « Les Palafitos ». J’y ai été frappé par les étonnantes églises en bois très bien conservées et des paysages rappelant l’ouest de l’Ecosse, verte et montagneuse, peuplée de moutons et de vaches. Nous ne pouvions manquer ni Valparaiso, ni « la Sebastiana », la maison de Pablo Neruda, ni le superbe point de vue sur la ville et le port.

Avez-vous eu des frayeurs pendant vos voyages ou vos plongées ?

0ui. Je me souviens d’une croisière sur des récifs coralliens, le banc du Geyser, au large du Mozambique dans l’océan indien. Il fallait 24 heures de navigation pour les atteindre. Après une nuit de navigation, le deuxième catamaran n’était pas au rendez-vous, et le capitaine nous a appris que cette zone était fréquentée par les pirates et qu’il était impossible de communiquer par radio à cause de ce risque… l’autre catamaran est arrivé une demi journée après nous. Quelques jours après, j’ai eu la trouille de ma vie lorsque nous avons aperçu deux vedettes rapides. Heureusement ce n’étaient pas des pirates !

Une autre fois à Djibouti, dans le golfe de Tadjoura,  nous étions partis fin décembre, période propice pour voir les requins baleines et nager avec eux. L’après-midi du 31 décembre, quatre d’entre eux dont deux mesurant près de 10 mètres de long ont passé l’après midi autour du bateau,  parce qu’il y avait des bancs de sardines à proximité et donc des petites crevettes. Nous sommes descendus plusieurs fois pour nager à leurs côtés et les photographier ; à un moment, lorsque j’étais seule dans l’eau,  les deux plus gros sont arrivés face à moi, j’ai alors ressenti une forte montée d’adrénaline, malgré leur inoffensivité, on se sent bien petit dans l’eau. C’est très impressionnant quand on sait que le masque grossit d’un tiers les images.

Dans la série des séquences émotions, mon mari a eu à faire une fois en Egypte à un requin océanique ou requin  longimane, appelé ainsi à cause de ses nageoires allongées appelées « longues mains ». C’est une espèce qui n’a peur de rien. Mon mari a du se défendre à coups de palmes et de lampe, et un copain avec son appareil photo. Quand ils en parlent, ils racontent comment « il me regardait avec son œil froid ». 

Vous avez peur des requins ?

Très sincèrement, jusqu’à maintenant  je n’ai pas eu peur. D’ailleurs, on en voit de moins en moins. D’autant que je fais de la photo et à cause de l’obsession du bon cliché c’est comme si, peut-être inconsciemment, mon appareil me protégeait. Je me souviens d’une plongée sur un plateau vers 7m, en remontant d’un haut-fond ou tilla aux Maldives : un requin gris tournait autour de moi, de plus en plus près, jusqu’à frôler mes palmes ; j’ai vu ses ailerons se mettre en position d’attaque et il est arrivé face à moi à 1,50 m, j’étais prête à sacrifier mon appareil photo, finalement, il s’est éloigné. Dans  l’intensité du moment,  je me suis rendu compte que je n’avais pas eu peur.

Quels sont vos plus beaux souvenirs de ces voyages ?

Ils sont très nombreux car chaque site ou lieu a quelque chose de particulier. Je me souviens par exemple de ma première vision des crinoïdes très colorés. Ces animaux de la même famille que les étoiles de mer ont de longs bras en forme de plumes qui se positionnent bien en vue pour se nourrir.  J’ai aussi un souvenir fabuleux sur un récif à 12 mètres de profondeur, toujours aux Maldives : c’était ce qu’on appelle une « station de nettoyage » où tournaient des raies mantas. Nous sommes restés tous les deux sur le récif, avec deux raies qui se sont mises à jouer avec nos bulles, en allant de l’un à l’autre… c’était magique. Cet incroyable ballet a duré 80 minutes. J’ai rêvé de cette séquence pendant des jours et des jours.

Mais en marge de la plongée, il y a aussi les rencontres humaines inoubliables, telles que celle que nous avons vécue avec la famille qui nous avait accueillis au Mexique. Je me souviens aussi de la rencontre fortuite avec une femme sur l’île de Luzon aux Philippines, au nord dans la région des rizières en terrasses. Nous étions en train de faire des achats dans des boutiques, et nous sommes finalement restés trois heures à discuter avec elle, simplement des choses de la vie.

Par ailleurs, nous accueillons toute l’année dans le club et à nos stages de plongée en Méditerranée des handicapés moteurs et depuis peu des jeunes autistes. Nous les accompagnons aussi aux stages organisés par la région en Egypte Ce sont des moments uniques qui ont été rapportés dans une émission qui leur a été consacrée sur FR 5.  

En définitive, vous avez visité beaucoup de pays en mariant plongée et tourisme ?

Tout à fait. Mon mari et moi, avons par exemple effectué deux semaines de plongée dans l’île de Cebu aux Philippines suivies d’une semaine de tourisme dans l’île de Luzon où se trouve la capitale Manille, en voiture avec chauffeur. Nous y sommes retournés une deuxième fois.  Nous sommes aussi allés aux Seychelles, à Madagascar, notamment à Nosi Bè, à la Réunion, au Viet-Nam, en Nouvelle Calédonie, 2 fois à Bali. En Indonésie nous avons vu sur l’île de Comodo les fameux dragons de Comodo capables d’attaquer des buffles et dans l’île de Java nous sommes montés jusque dans la gueule du volcan Kawa Ijen avec les porteurs de soufre, … Aux Caraïbes nous avons découvert la Guadeloupe, la Martinique mais aussi Bonaire, une île hollandaise où 80 sites de plongée sont en « libre-service », marqués par des cailloux jaunes sur le bord des routes,… en tout, une bonne quarantaine de destinations, Europe comprise.

Destinations concernées: