Mon père Noël de Winnipeg. Ce père Noël de glace qui danse avec un ours, je l’ai photographié un soir dans la ville de Winnipeg dans le Manitoba, un Etat du centre du Canada, où le sol est gelé et blanc cinq mois sur douze. Ce n’était pas exactement à Noël, mais plutôt en mars, car dans les grandes plaines du cœur du Canada, la froidure de l’hiver se prolonge tard et un père Noël de glace peut tenir debout très longtemps.
Ce n’est pas le cas en France où les œuvres de glace sont forcément très éphémères. Cette année, par exemple, je viens de passer en France un Noël dans la douceur climatique et familiale. Pour trouver de la neige et du froid, il faut monter en altitude. Tant mieux pour les sans-abris que la puissance publique française continue d’expulser de leurs cahuttes des bois en périphérie de Paris, sans scrupule en plein hiver !
Car pour moi l’esprit de Noël dépasse la simple image très commerciale du Père Noël. C’est une fête de la lumière, puisque c’est la période de l’année où les jours commencent à rallonger. En remontant à ses racines, c’est fondamentalement la fête de la joie pour les chrétiens pour qui la naissance de Jésus (qui signifie "Dieu sauve" littéralement) donne un sens à leur vie. Cette naissance est d’ailleurs remémorée dans les crèches qui fleurissent partout dans le monde. Elles rappellent que l’enfant Jésus est né dans la pauvreté, dans une étable.
Pour moi Noël est donc une fête de joie partagée en famille, comme celle de la crèche, en même temps qu’une fête de solidarité qui n’oublie ni les plus pauvres ni les victimes, où qu’ils soient dans le monde. Pour avoir vécu des Noël dans des pays tropicaux, je sais aussi que cette fête universelle n’est forcément pas liée au froid et à la neige. C’est une fête qui réchauffe les cœurs et qui fait fondre les cœurs de pierre.