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"Sur les ailes du monde, Audubon" de Fabien Grolleau et Jérémie Royer

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"Sur les ailes du monde, Audubon" album de Fabien Grolleau et Jérémie Royer chez Dargaud

Voyage avec les oiseaux. Au cours d'un de mes premiers voyages aux Etats-Unis, je me souviens d’hôtes américains de la bonne société wasp (white anglo-saxon protestant) à Cape Cod (Massachussets). Il m’avaient parlé d’un peintre animalier, Audubon. Avec une étonnante admiration.  J’avais honte d’avouer mon ignorance. "Pourtant c’est un français !" avaient-ils ajouté comme pour enfoncer le clou.

Le nom français d’Audubon est en effet aussi populaire aux Etats-Unis que celui de La Fayette. Une rue porte son nom à New York. Ses dessins d’oiseaux font l’admiration des plus riches américains. J’en ai vu des reproductions dans les chambres des plus prestigieux hôtels de la côte est. Et le fin du fin est d’adhérer à la "Audubon society", la plus importante association de défense de la nature aux Etats-Unis.

Jean-Jacques Audubon est né juste avant la révolution française à Haïti d’un père français capitaine au long cours. Il a vécu son enfance près de Nantes en France avant de s’installer aux Etats-Unis sous le nom de John-James Audubon. S’installer est un bien grand mot car ce peintre avait des fourmis d’aventurier dans les jambes. Laissant femme et enfants, il a sans cesse parcouru les Etats-Unis de long en large, matériel de dessin sous le bras. Il n’avait en tête qu’une obsession : identifier "toutes" les espèces d’oiseaux vivant aux Etats-Unis et faire un dessin de chacun d’eux.

C’est cette hantise que fait revivre cette bande dessinée. Son dessinateur n’a peut-être pas le talent et la précision d’Audubon. Mais son récit (beaucoup d’images, peu de textes) m’a vraiment fait partir en voyage avec John-James. La BD commence sur un radeau du Mississipi, comme celui de Huckleberry Finn. Et les aventures s’enchainent avec cet ornithologue dans les nuages qui ne voit que les oiseaux : ici des oies bernache, là des hirondelles habitant un vieux sycomore dans le Kentucky, là des moqueurs roux, pics à bec d’ivoire, etc, etc,…

Mais parcourir le nez en l’air le plus profond de la campagne américaine à cette époque n’est pas sans risques. Audubon croise bisons, loups et ours. Il est poursuivi par des bandits et sauvé de la fièvre des marais par des indiens, puis par des esclaves en fuite,… Ses errances difficiles lui donnent un regard intime avec la nature sauvage : "nous devons peindre ces oiseaux maintenant, dit-il, alors qu’ils vivent par milliers dans leur écrin des premiers jours du monde car, je le crains, bientôt il sera trop tard". Il était écologiste avant l’heure. Bien qu’il fut lui-même chasseur pour "prélever" les oiseaux qu’il veut peindre, il fut déjà témoin des excès de la chasse.

Audubon n’a peut-être pas réussi l’inventaire exhaustif des espèces d’oiseaux des Etats-Unis. Il était plus artiste que scientifique. Mais il a publié en 1838 un livre de 435 planches aquarellées des "Birds of America". Les originaux de cet ouvrage grand format dit "double éléphant folio" gravé et coloré, représentant des oiseaux grandeur nature, sont aujourd’hui les livres les plus chers du monde. Ils s’échangent à plusieurs millions de dollars. Je n’ai pas pu m’en offrir un. Mais j’ai acheté cette BD de rêve pour combler mes lacunes. Avant votre prochain voyage aux Etats-Unis, je vous conseille de réviser vos connaissances sur Audubon.   

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