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Le pont fantôme entre le Brésil et la France

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Le pont sur l'Oyapock, toujours inutuilisé entre de Brésil et la Guyane française

Ubu en Amazonie. La construction de ce magnifique pont suspendu a été terminée il y a près de 4 ans en août 2011. Il est aussi beau que le pont de Tancarville, même s’il est moins grand. Sa particularité est qu’il sort de la forêt amazonienne d’un côté, pour aller dans la forêt amazonienne de l’autre, en traversant le fleuve frontalier, l’Oyapock séparant le Brésil de la Guyane française.

Je suis passé dessous en pirogue pour aller de Saint-Georges (5000 hab), côté français, à la ville d’Oiapoque (20 000 hab), côté brésilien, car depuis qu’il est terminé, ce pont n’est toujours pas ouvert à la circulation. Cet ouvrage d’art fantôme se dégrade tout seul. Il aura déjà l’air vieux et il aura besoin d’une remise à neuf quand il sera inauguré, s’il l’est un jour ! En attendant, 150 piroguiers continuent à faire la navette entre les deux rives.

C’est le plus burlesque malentendu politico-administratif entre la France et le Brésil. Décidé par Chirac et mis en œuvre par Sarkozy et leurs homologues brésiliens, ce pont de 83 m de haut et 378 m de tablier, a coûté plus de 50 millions d’euros, partagés entre les deux pays. Il relie le Brésil à la France par sa Guyane française, c’est-à-dire le Mercosur (Marché commun sud-américain), à l’Union Européenne, un symbole qui n’est pas une mince affaire ! Le Brésil est d’ailleurs le pays qui a la plus longue frontière commune avec la France (730 kms).

Le problème est que ces deux grands pays amis, qui devraient avoir l’intelligence d’établir une coopération efficace, multiplient les susceptibilités. Comme la vente d’avions Rafale par la France au Brésil a capoté au dernier moment, l’affaire du pont s’est enlisée dans des discussions de marchands de tapis. On comprend en examinant l’histoire de l’Amapa, l’Etat brésilien auquel appartient la ville d’Oiapoque, qu’en réalité, les portugais, puis les brésiliens et les français ont toujours été rivaux plus que partenaires dans cette région.

L’embrouillamini a la vie dure. Aujourd’hui chacun se renvoie la balle, et, après avoir reporté de mois en mois la date d’ouverture de ce pont, plus personne ne pronostique de nouvelle date.  Les français ont peur d’ouvrir les vannes à une espèce de far-west brésilien duquel filtrent déjà des orpailleurs illégaux qui massacrent la forêt guyanaise. Les brésiliens disent que l’économie brésilienne n’a pas besoin de la Guyane française, les français que l’argent est détourné au Brésil,… Pourquoi avoir construit ce pont si c’est pour le regarder ?  

Il manque, côté brésilien, des postes de contrôle et150 kms de bitume sur les 600 kms de la BR 156,  la route qui va d’Oiapoque à Macapa, la capitale de l’Amapa brésilien ; il manque de régimes administratifs pour régler les transports de biens entre les deux pays ;  il manque des accords internationaux… ; il manque surtout d’intelligence et de bonne volonté politique des deux côtés

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