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La Guyane, petite planète

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Amérique du sud Guyane musée de l'immigration population La carte des immigrations du monde vers le département français d'outre mer de la Guyane

Le monde en condensé. Ce que j’ai le plus aimé en Guyane ce sont les gens. J’y ai trouvé un brassage de populations exceptionnel  que je n’ai pas eu l’impression de voir ailleurs dans le monde. Ce petit coin latino-américain de la France ressemble à un échantillon de tous les continents. J’en ai eu une forte sensation en fouinant dans les marchés de Cayenne et de Saint Laurent du Maroni. Et l’exposition "Frontières" que j’ai visitée au Musée de l’histoire de l’immigration à Paris (1) et qui consacre une salle entière à la Guyane a réveillé en moi cette image de feu d’artifice ethnique.

En Guyane française (ne pas confondre avec le Guyana), le métissage est roi, il suffit de regarder. Pourtant à Cayenne, on ne te demande pas d’où tu viens. On entend tout de suite à ta pratique du créole si tu es intégré ou non. Quelle que soit la couleur de ta peau, blanc de blanc le plus transparent ou noir le plus ébène, en passant par tout le nuancier d’ambre, ombre, ocre, noisette, café, vanille ou chocolat. J’ai vécu un week-end en carbet au bord de la rivière la Comté avec un groupe de personnes très brassées où la couleur des gens était absolument transparente, invisible et sans intérêt.  On devient guyanais "quand on se sent guyanais" quel que soit l’endroit où l’on est né. Un guyanais porte la carte de la Guyane sur sa chaine de cou !

Bien sûr il subsiste comme partout des cloisonnements et des groupes qui s’ouvrent avec davantage de réserve et restent soucieux de préserver leurs racines. La ville de Cacao, par exemple, est un fief des Hmong apportés d’Indochine. Sur les bords du Maroni côté Suriname, il y a des villages de marrons descendants d’esclaves qui vivent comme en Afrique noire. On trouve des villages d’indiens indigènes et des descendants d’indiens venus de l’Inde, et à Saint Georges de l’Oyapock, de l’autre côté, on entend beaucoup parler brésilien.

Cette carte du monde, que j’ai photographiée dans l’exposition, éclaire les vagues d’immigrations en Guyane depuis le XVIIIème siècle. Que ce soit pour coloniser les terres, pour la main d’œuvre, sous forme d’esclavage au départ, que ce soit avec les déportés et les relégués du second empire et de la république, par la folle attraction de l’orpaillage ou à cause des fuites provoquées par la pauvreté (comme les Haïtiens) ou la guerre, la dernière étant la guerre civile du Suriname voisin.  On trouve même des Polonais, des Libanais et des Réunionnais.  Le monde entier est réuni sur cette terre francophone d’aventure et d’exploration, un peu far west ou far east, selon le côté du globe d’où l’on arrive.

Musée de l’histoire de l’immigration, Palais de la Porte Dorée, tél 01 53 59 58 60 jusqu’au 29 mai 2016. 

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