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L’épopée de l’Hermione vue par Thalassa

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L'Hermione

Voyage dans le temps. Sacré voyage et majestueux trois mâts ! Superbe aventure animée par une intense passion ! La frégate Hermione avait été construite du temps de Louis XVI pour aller guerroyer contre les anglais aux côtés des insurgés américains. Sa réplique a pris la mer en avril 2015. Sa première traversée de l’Atlantique, filmée par Thalassa, est une des plus belles heures de cette émission de France 3 à laquelle j’ai toujours été fidèle mais qui m’avait parfois déçu. Cette fois j’ai vibré sur ce bateau de légende avec les gabiers, au rythme du balancement des mâts perchés à 40 mètres de haut et entre les craquements des traverses de bois dans la houle. J’ai eu l’impression de vivre les récits des grands livres d’aventures maritimes que j’avais lus, comme ceux du français Bougainville ou l’anglais James Cook.

Le premier exploit de l’Hermione version 2015 fut d’abord de ressusciter à partir de rien, plus de 200 après qu’elle ait existé, cette grande carcasse de bois flottante de 1000 tonnes. La première Hermione du XVIIIème siècle, un des fleurons de "l’âge d’or de la marine à voile", avait été construite en 6 mois. Pour faire sa réplique, 20 ans ont été nécessaires. Le reportage de Thalassa montre  toutes les étapes nécessaires à ce qui pouvait sembler au départ une pure folie : faire revivre l’arsenal royal de Rochefort, retrouver des plans du bateau et les reconstituer, trouver les bons chênes dans les forêts pour l’armature, retrouver et reconstituer les savoir-faire des nombreux métiers nécessaires, construire en tâtonnant…. Le résultat a été au-delà des espérances puisque le capitaine de 2015, Yann Cariou, parle d’un "bateau qui vole" tellement il paraît rapide et léger, et de surcroît maniable et beau.

Surtout, il a fallu faire naviguer cette masse de bois tirée par 17 voiles de lin et où s’entremêlent 32 kilomètres de cordages. Pour y parvenir, il a fallu retrouver beaucoup de qualifications disparues et de bons gestes oubliés. Tout s’est joué grâce à l’équipage. D’abord un capitaine au long cours, homme d’expérience qui a dû explorer des milliers de documents anciens pour comprendre les techniques de manœuvre de cette frégate. Il s’est ensuite entouré d’une petite équipe de 15 spécialistes. L’Hermione de 1780 était partie avec plus de 200 personnes à bord (parmi lesquelles La Fayette). Celle de 2015, équipée de moyens de navigation contemporains et d’un moteur d’appoint, s’est contentée de 80 équipiers.

Ces volontaires bénévoles ont été recrutés parmi 900 candidats, non sur leurs compétences mais sur leur motivation. C’est là que le reportage de Thalassa m’a passionné à cause de la proximité des reporters avec ces matelots, pour la plupart jeunes et hyper-motivés. Tous ont appris sur le tas. L’atmosphère à bord, la passion, les craintes, les moments difficiles au cœur des grains mettant à l’épreuve l’endurance, les interminables périodes creuses, tout a été vécu et partagé, malgré la promiscuité de cet espace restreint. En relisant le journal de bord de Latouche-Tréville, le commandant de la première Hermione, Yann Cariou qui commande la deuxième version du bateau, celle de 2015, a l’impression de revivre les mêmes épisodes qu’au XVIIIème siècle. Et l'enthousiasme des mousses a été fiévreux jusqu'au bout. "On vit tous des choses formidables, on rêve tous de continuer le voyage", déclarait tout ému un de ces jeunes marins du XXIème siècle au moment d’arriver à Yorktown dans la Baie de Chesapeake aux Etats-Unis, l’étape finale de la première traversée du vieux bateau tout neuf.

France 3, samedi 18 décembre 2015, 20 h 55

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