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Mon trip à Paris en bateau-mouche

By the river : on entend davantage parler anglais que français sur la Seine au mois d’août  -le meilleur mois pour visiter Paris-. Car les voyageurs du monde entier s’y donnent rendez-vous pour découvrir ce que certains (pas tous) appellent « la plus belle ville du monde ». Or, surprise ! Je trouve cette année, comme cadeau à côté de mon gâteau d’anniversaire, un dîner en bateau-mouche… Ravi, j’embarque donc, avec ma femme, entouré d’anglophones pour découvrir la capitale de notre pays. Ce ne sont plus les affreux vikings qui envahissent la capitale par l’eau, mais les gentils américains, chinois et japonais.

Pendant mes voyages à travers le monde, j’ai visité beaucoup de villes en bateau. Bien sûr Venise, mais aussi d’autres cités traversées de canaux, par exemple Saint-Pétersbourg en Russie, Amsterdam, Utrecht et Delft en Hollande, Bruges en Belgique ou Malacca en Malaisie.  J’ai aussi fait du bateau en bordure des villes portuaires où l’entrée maritime offre une vue élargie : je pense à New York aux Etats-Unis, Constantza en Roumanie, Stockholm en Suède, Oslo en Norvège, Grenade en Espagne, Istanbul en Turquie, Dakar au Sénégal pour aller et venir de l’île de Gorée, … J’ai également navigué sur des grands fleuves qui coupent de grandes villes en deux comme Bangkok sur le Chao Praya, Rotterdam sur la Meuse, Budapest sur le Danube ou Porto sur le Douro,… Pour n’en citer que quelques –unes.

Mais, aussi incroyable que cela puisse paraître, je n’avais jamais pris de bateau sur la Seine pour voir Paris, que j’explore pourtant de long en large tous les jours, plutôt sous terre, dans le métro… lequel passe et repasse sous la Seine. Bref dans cette ville où la corporation des bateliers (on disait les « nautes » depuis l’antiquité) a eu le pouvoir au moyen-âge, la Seine a longtemps été l’axe de transport principal.  Elle reste un lieu magique pour découvrir, sous les 37 ponts qui l’enjambent, et sous un autre angle (en contre-plongée, dirait un cinéaste), la ville de Paris. J’en rapporte donc cette vidéo un peu tremblante et pleine de reflets, parce que filmée à table dans le bateau, entre la poire et le fromage, pour raconter cette croisière de 2 h 30.

Dès le moment où ce soir-là je porte une coupe de mousseux à mes lèvres, je commence à voir défiler, comme sur un écran, les quais et les berges empierrés, adoucis par la lumière du soir et à frôler le dessous des arches de ponts.  Les verrières du grand palais arborent un drapeau tricolore battant au vent et les ors du pont Alexandre III étincellent, tout comme la pointe de l’obélisque de la Concorde.  J’attaque le bloc de foie gras quand la Samaritaine s’exhibe au couchant, puis le long des quais de la Cité, les couples d’amoureux rêvent en lançant des signes de la main. Les tours de Notre Dame sont déjà rougeoyantes. Entre l’îles de La Cité et celle de Saint Louis le crépuscule descend. Les métros qui se croisent au-dessus du viaduc de Bercy roulent illuminés et verdâtres comme, rive gauche, la Cité de la mode et du design, d’un vert quand même beaucoup plus fluo.

Le bateau a fait demi-tour. J’entame le magret de canard caramélisé au miel quand j’aperçois  à nouveau les tours de Notre Dame se détachant sur un ciel bleu sombre, surréel à la manière de Magritte, puis les arrondis blanchis du Pont Neuf, le plus vieux de Paris. Ensuite, le dôme de l’Institut de France, la Gare d’Orsay se suivent, puis le Palais Bourbon, symbole de la République portant le nom d’une dynastie royale, ce qui n’est pas un des moindres paradoxes de Paris !

Il fait nuit noire, quand elle se montre, justement derrière le Palais Bourbon, la Tour Eiffel. Comme si elle était la grande vedette de la soirée, tous les passagers se lèvent en émettant un brusque brouhaha pour la saluer. Depuis que j’étais gosse, je la trouvais ce dard inutile un  peu gnangnan  et cucul la praline pour tout dire. Mais là, elle m’éblouit, car elle a pris sa parure la plus scintillante et pétillante. En se laissant découvrir petit à petit, sous les tabliers des ponts, puis à travers l’armature métallique de la passerelle Debilly, l’excitation et clameur des passagers montent encore et ils lèvent leur verre en disant  « santé ! » au moment où son image  croise celle de la statue de la liberté.  Je termine mon repas sur un mi-cuit chocolat grand cru quand j’aperçois dans la pénombre (en anglais !) un tag-cri du cœur qui en dit long sur Paris : « love me ». 

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