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"Into the wild" de Sean Penn

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film cinéma "Into the wild" de Sean Penn

Fuir la société. Comment se fait-il que l’histoire vraie d’un jeune américain qui s’est terminée en drame soit devenue un film culte pour beaucoup de jeunes globe-trotters ? Parce que son rêve, même s’il se termine mal, rejoint les angoisses et les aspirations profondes des générations montantes en rupture de société. Christopher, le héros du film de Sean Penn, est le miroir du routard idéaliste et romantique. De plus le film est émaillé de sentences simples, par exemple : « admettre que toute vie humaine soit conduite par la raison, c’est détruire toute possibilité de vie ».

Christopher s’échappe du monde qui l’entoure en emportant dans son sac ses blessures (les « mensonges et impostures » de ses parents) comme Cheryl dans le film « Wild », ou Tom et ses compagnons de route dans « The Way », qui transportent aussi leurs croix.  Après « l’absurde corvée de son diplôme universitaire », Christopher quitte sa famille en catimini, donne toutes ses économies à une œuvre charitable, brûle ses derniers dollars et se renomme « Alexandre supertramp le vagabond ». Il devient un « cuir », c’est-à-dire « un mec qui fait la route sans voiture ». Une liberté à laquelle aspirent beaucoup de jeunes voyageurs.

Sa pensée et ses aspirations de pureté sont aussi extrêmes que son mode de vie. Quand il atteint enfin son espoir, celui de vivre seul en Alasaka, et que les uniques traces de civilisation sont les trainées d’avions qu’il aperçoit dans le ciel et la carcasse de bus qui est devenue son refuge, il déclare avoir atteint « le summum de la liberté ». Il se définit alors comme un « esthète voyageur qui est chez lui sur la route et arpente la terre pour se perdre en pleine nature ». « La fragilité du cristal n’est pas une faiblesse, mais une qualité », dit à un autre moment cet admirateur de Tolstoï et Jack London.

Son histoire est racontée par la voix de Karine, sa sœur qui l’attend en vain et qui semble le seul lien permanent (purement mental) qu’il ait gardé avec sa famille. Karine dit un moment : « entre la rébellion et la colère, autre chose le guidait, il avait toujours été un aventurier ». Avant d’atteindre l’Alaska, au gré des étapes, Christopher fait de multiples rencontres passagères, qui le renforcent dans son projet : un ouvrier du champ de blé du sud Dakota qui lui apprend à tuer du gibier pour survivre, un couple de jeunes danois, une fille-enfant qui chante « croire à cette vie c’est rudement difficile », un couple de baba cools qui montrent l’inspiration du réalisateur puisée dans la beat génération et l’écrivain Jack Kerouac, le vieux Ron qui lui-même n’arrive jamais à partir mais conseille à Christopher de reprendre la route,…

Comme la BD « Route 78 » d’Eric Cartier, construite sur le modèle du roman de Kerouac, dans ce long film de Sean Penn, tout n’est pas rose dans le meilleur des mondes. Quand Christopher fait un passage dans la ville de Los Angeles, sale et inquiétante, il a peur de la dépendance comme de l’image des gens biens qu’il n’a pas envie d’être. Quand, dans son isolement en Alaska, il se résout, pour survivre, à tirer au fusil un élan, la découpe de la viande devient un cauchemar. Il finit par tout laisser aux loups et aux vautours. Un des paradoxes intéressants du film est que Christopher qui a recherché et trouvé la solitude, finisse par écrire, « le bonheur n’est que partagé ».

Rediffusé, jeudi 4 juin 2015 à 20 h 50 sur NRJ 12. Film de 2007, tiré du livre « Voyage au bout de la solitude » de John Krakauer de 1996, lui-même tiré d’une histoire véridique. 

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