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Rues piétonnes à Hanoï au Vietnam

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zone piétonne urbanisme circulation commerçants Une nouvelle rue piétonne ouverte provisoirement à Hanoï au nord Vietnam

Promenade paisible au cœur de Hanoï. Je rentre du nord Vietnam où j’ai testé les rues piétonnes de la vieille ville autour du « lac de l’épée restituée » (Hoan Kiem), cœur du « vieux quartier ». Depuis le premier septembre dernier, de nouvelles rues de Hanoï y sont en effet réservées aux piétons. Elles paraissent des refuges de paix dans une ville grouillante et bruyante où il est périlleux de traverser la rue au milieu de nuées de motos et de scooters qui klaxonnent sans arrêt. J’avais déjà visité la capitale politique du Vietnam une dizaine d’années plus tôt. Elle était plus silencieuse et calme avec beaucoup de vélos. Aujourd’hui son agitation se rapproche de celle de Saigon, la grande ville du sud encore plus trépidante. Les vélos – tout comme les chapeaux coniques - sont plus devenus rares et les quelques cyclo-pousse qui subsistent sont empruntés par les touristes.

Les nouvelles rues piétonnes semblent perçues comme improbables par les vietnamiens. Il faut des policiers à chaque extrémité pour empêcher les deux-roues de s’y infiltrer. Elles font le bonheur des marchands de glaces, de ballons et de toutes sortes de commerçants. Mais les familles qui y déambulent ont du mal à y croire. J’ai remarqué que beaucoup de passants (sauf les touristes occidentaux), étonnés par le silence qui y règne, continuaient à emprunter les trottoirs et les passages pour piétons, comme si le centre de la rue restait dangereux. Les enfants, plus vite que leurs parents, ont compris le nouvel espace qui s’ouvre à eux et ils sont les premiers à s’y élancer.  

C’est ainsi que Hanoï tente de rejoindre le modèle des grandes métropoles asiatiques et occidentales qui ont progressivement augmenté leurs espaces piétonniers. Même Moscou a étendu ses espaces pour piétons et Paris se prépare à fermer définitivement aux voitures  plus de 3 kms de voies sur berges. Mais partout dans le monde l’extension de zones piétonnes reste l’objet de polémiques, parfois très vives et politiques, comme à Bruxelles. S’ils n’y trouvent pas un intérêt immédiat, les commerçants y font obstacle et le lobby automobile est toujours à l’affut. Depuis l’attentat de Nice, l’argument de la sécurité est maintenant invoqué. On le voit avec le projet de piétonnisation des Champs-Elysées. A Hanoï, l’infrastructure au sol n’a pas été modifiée tant que cette expérimentation reste provisoire. 

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