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"Pékin Express" en Birmanie

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Agitation, bousculade, antivoyage. J’ai préféré laisser de longs mois pour m’exprimer sur cette émission qui m’avait tant irrité. J’avais visité la Birmanie il y a quelques années et j’en avais rapporté quelques-uns de mes plus beaux souvenirs de voyages. Certes dans cette émission j’ai retrouvé  quelques belles images, un peu cartes postales, mais courtes et furtives. J’ai aussi aimé la première journée sans compétition, touchante, qui se passe chez l’habitant dans une famille Palaung, mais l’émission aurait dû s’arrêter là. Le reste est détestable.

Dès que la course commence, la sauvagerie s’empare des concurrents, survoltés, excités, "défoncés à bloc", pour reprendre l’expression de l’un d’eux, bousculant leurs interlocuteurs. C’est une course de vitesse au pays de la lenteur où l’on voit des concurrents qui empruntent un char à bœufs hurler "go, go, go ! don’t stop !". C’est une course de la crispation et du stress au pays du sourire, le manque total de délicatesse au pays du raffinement ("préparez l’apéro les gars", lance l’un des concurrents ; "on s’est imposé à leur véhicule", se vante un autre). C’est  en réalité une affaire de bagnoles et de mécanique au pays de la nature, un nombrilisme absolu des binômes au pays du don et de la générosité,… Bref une troupe d’éléphants grossiers dans un magasin de porcelaine, un choc de cultures imposé par des goujats.

Cette émission qui a dépassé toutes les bornes a été vilipendée sur les réseaux sociaux à cause du régime politique birman responsable du génocide de certaines minorités. Télérama avait qualifié à juste titre cette affaire de "Pétrin Express". Plusieurs sponsors se sont retirés. Ils ont bien fait et ils auraient dû le faire plus tôt. "Qu’on nous targue de complicité de génocide, c’est assez blessant", s’est contenté de répondre M6 en invoquant "un programme de divertissement".

Divertissement pour qui ? Pour des concurrents qui prétendent "être intéressés par le côté humain de l’aventure" ? Dans ce pur divertissement à sens unique, la relation à l’habitant est fruste ou exécrable, souvent méprisante. Beaucoup de concurrents ne prennent pas le temps de dire merci aux personnes qui leur rendent un service quand ils ne leur manquent pas de respect.  Leur "go, go, go !" beuglé aux oreilles des conducteurs qui les prennent en charge est insupportable. Ce n’est pas une émission de voyages, c’est de l’antivoyage, l’émission de la non rencontre, poussée au paroxysme.

Sans compter le présentateur Stéphane Rotenberg, rigide comme un vieux professeur qui juge, réglemente, récite sèchement, parle en rafales. Sans compter les scènes qui sentent le scénarisé, le déjà négocié, le pré-monté,... Cette télé réalité appliquée aux voyages ne passe pas. Elle est trop loin de la réalité et de l'esprit de découverte. 

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