• Suivez-nous

    Stay
  • Stay
  • Visitez
  • Contribuez

    Vous êtes le bienvenu pour raconter votre voyage ou apporter un commentaire, Pensez à vous inscrire ou à vous connecter si vous êtes déjà inscrit.

    Stay
  • Destinations
    Stay
  • Thèmes

La voix de Faada Freddy

On aime : 
chanson Le look dandy du chanteur sénégalais Faada Freddy

Voyage vocal. La salle du Caravansérail portait bien son nom hier soir à la Ferme du Buisson de Marne la Vallée, la scène très branchée de l’est parisien. Jadis dans les caravansérails ses croisaient des caravanes de plusieurs pays. Dans celui de la Ferme du Buisson hier le chanteur sénégalais, Faada Freddy  a apporté un mix de musiques de plusieurs pays. Son album s’appelle d’ailleurs "Gospel journey" (voyage gospel). Je m’y suis laissé embarquer. Car ce griot urbain mélange les genres africains, américains et européens et un peu les langues. Il chante surtout en anglais, parfois en wolof, parfois en français.

Il a gardé ses racines africaines mais on ne distingue plus vraiment ce qu’il doit à qui : au balancement de ses ancêtres wolofs, aux claquettes d’outre-Atlantique avec les claps et claquements de ses mains et de langue, à ses cousins des Amériques avec les voix soul et de gospel qui l’entourent, au jazz avec le groove qui l’emporte, ou à son influence  reggae… Il réinterprète à sa manière contemporaine "no woman no cry" de Bob Marley ou le "bloody sunday" du très rock U2. Il est en même temps enfant du rap, de la pop et de l’urban music des States. Porté par ses sautillements fougueux, il donne jusque dans des élans de techno réécrite à la sénégalaise. Avec tous ces ingrédients, il a créé son style.

Certes il est sénégalo-français américano-anglophone, mais  ce chanteur-orchestre est surtout le pur produit de la musique métisse universelle du XXIème siècle. Dans l’histoire, j’ai toujours été frappé des influences réciproques des musiques à travers le monde, mais avec ce chanteur transatlantique qui rebat et brouille les cartes, j’ai l’impression que les voyages et croisements de musiques s’accélèrent. Sur une scène d’opéra il serait ténor. Il joue avec sa voix brillante, mélodieuse et aiguë qui crépite, rebondit, puis se fait indolente et souple ou vive et caracolante. Il laisse aussi chacun de ses choristes donner tour à tour le meilleur de lui-même. En somme the voices sont au centre de son art, car il emporte des foules sans autre instrument que les voix et les percussions corporelles.

Avec son chapeau melon, son petit gilet serré, son nœud pap, il pourrait sortir de la City de Londres. Avec ses longues nattes tressées, il signe son origine dakaroise en même temps que sa parenté reggae. Mais avec ses petits cris aigus et ses pas de danse frénétiques il devient un peu Mickael Jackson sénégalais. Son look dandy le rend un peu Prince. Ses chœurs pourraient avoir été formés dans un british choir ou un temple évangélique du Bronx. Mais quand il chante en France, le public adhère tout de suite. Je l’ai constaté dans la moiteur tropicale du Caravansérail posé comme un couvercle sur une foule de bobos parisiens convulsifs et enflammés derrière les rideaux de lumières plissés. 

Destinations concernées: