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Le dégivrage d’un avion à Roissy vu de l’intérieur

Ablutions avant la route. Je suis installé dans un Boeing 777-300 d’Air France en partance pour Johannesburg, calé pour dormir à 30 000 pieds. Il fait nuit. Surprise, le commandant de bord annonce : "les  conditions météo imposent le passage de l’avion au dégivrage". Une étape de plus de l’aéroport. L’avion part donc en roulage, loin, en bordure des pistes, jusqu’à une vaste zone entourée de machines étranges. "Le bruit que vous allez entendre sur la carlingue est normal", prévient la voix d’une hôtesse. Les lumières de l’aéroport scintillent au loin et un étonnant ballet commence sous le feu de puissants projecteurs. Près du hublot, je filme.

Déjà un peu assoupi, j’ai l’impression de me retrouver à observer une scène depuis une soucoupe volante de Starwars. Je ne vois aucun être humain mais je vois s’avancer doucement une sorte de long bras articulé, sorti de sa torpeur hivernale. Avec sa tête de libellule ou de mante religieuse et ses antennes, il semble chercher quelque chose avec un projecteur qui parcourt l’aile de l’avion. Puis d’un coup ce "robot cup" se met à cracher un jet de bave et agite sa tête comme un maniaque pour récurer les ailes et la moindre de leurs jointures sur ce cousin géant. Il se déchaine tellement avec son flux de salive que l’écume se vaporise et monte en nuage comme s’il avait mis le feu à l’aile de l’avion.

Cet épisode inattendu de mon voyage me rappelle les années Goldorak et Bioman et je trouve que cette douche au jet colle bien à "la chevauchée des Walkyries" de Wagner. Mon voisin qui semble être expert en toilettage des avions  m’explique que cet arrêt est normal pour la sécurité : si on n’enlève pas la glace ou la neige de la carlingue, l’avion est trop alourdi pour décoller en toute sécurité, des mécanismes cruciaux peuvent être bloqués et la portance des ailes peut être perturbée. Bref le débarbouillage de l’aéronef est obligatoire. On ne l’astique pas au gel douche mais avec un produit non corrosif qui fait fondre givre, neige et glace, le glycol. Rassuré par ces considérations techniques, je ne tarderai pas tomber dans les bras de Morphée sitôt le décollage effectué. 

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