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Les populations colorées du grand sud éthiopien

Notre circuit de deux semaines dans le sud éthiopien nous projette dans l’espace et dans le temps : loin de la France et même d’Addis Abeba, mais aussi, très loin en arrière dans le temps. Comme si le développement de la capitale restait sans prise sur une mosaïque ethnique restée proche de ses racines et de la nature.

Groupe de femmes Hamer parées de leurs bijoux de perles et coquillages au marché de Turmi  (Ethiopie)

Comme dans toutes les capitales africaines, la densité humaine, est intense et stressante dans l’agglomération d’Addis Abeba. Mais au bout de quelques jours, loin de ce stress, nous commençons à découvrir, petit à petit, des populations plus proches de leurs coutumes traditionnelles d’origine. Ainsi dans la ville de Goba où nous passons une nuit, nous nous installons au bistro du carrefour, près de la gare des bus, dans un poste d’observation exceptionnel pour admirer la population colorée, à pied ou en charrette. C’est notre première approche cet univers ethnique surprenant. Puis nous rentrons à l’hôtel avec des taxis locaux, pittoresques mais quelque peu dangereux.

L’humble chaumière des Alada

Un plus grand dépaysement se produit lorsque nous arrivons dans la région des Alada, une ethnie de souche Oromo. Leurs maisons aux toits de chaume arrondis sont décorées de fresques. Nous pouvons rentrer visiter l’une d’elles. L’intérieur est très sobre : un coin cuisine, du feu et quelques ustensiles, un coin séjour avec un banc, une réserve de teff, la céréale locale, un bidon d’eau, du linge accroché, le lit en terre battue, un vélo, des paniers, une lampe à pétrole. Au centre un mât et un bébé qui tête sa maman. Image paisible, humble et sans superflu…

Plus au sud en approchant de la vallée de l’Omo, les coiffures des femmes changent, elles portent des jupes traditionnelles à volants et, depuis l’arrivée des évangélistes, des ti-shorts. Elles transportent d’énormes chargements de maïs ou de bois sur leur dos, à la limite de leurs forces. Nous admirons leur courage.

Chez les Mursi, chaque photo se paie

Le lendemain, il faut embarquer un garde armé pour aller jusqu’à un village de l'ethnie Mursi. Un village pour touristes, même s’ils ne sont pas nombreux ! Les villageois accourent, tous parés de leurs plus beaux atours : colliers, bracelets, plateaux, dents et scarifications en tout genre. Il faut payer deux birrs la photo d’une personne. Pas question d’y couper ! Ces gens vivent de la pêche, de la cueillette et de la chasse, comme il y a 3000 ans selon notre accompagnateur... Mais ils semblent avoir mis beaucoup moins de temps pour s’adapter au commerce du XXIème siècle.

Les femmes dans leur nudité d’apparat

Après les Mursi, nous entrons dans le pays des Hamar, que nous découvrons parés de colliers de coquillages, vêtus de jupes en cuir etc… C’est dans la ville de Turmi au marché, que nous sommes impressionnés par un spectacle exceptionnel : tous ces bijoux, statuettes, épices, chaussures en pneu, céréales, au milieu de cette population Hamer en tenue traditionnelle ! Ces gens sont très souriants, les femmes sont très belles dans leur nudité d’apparat. Au débit de boisson local, l’un de nous apprend à un beau et jeune garçon Hamar à faire des photos. Ils nous vendent leurs petits tabourets locaux. Nous soignons quelques enfants et chaussons un garçon blessé à l’orteil.

Une « dick-dick party » trépidante

Dans la vallée de la rivière Omo, nous logeons dans la ville de Turnin.  A la nuit tombée nous partons découvrir des danses traditionnelles dans un village voisin. Les jeunes garçons et filles s’invitent au cours de danses réglant la formation des couples. Et les femmes françaises de notre groupe sont entraînées dans cette « dick-dick party » infernale… Le lendemain matin, nous retournons au village où nous sommes venus danser. Nous pouvons admirer des cactus géants et entrer dans une hutte.

Notre voyage nous conduit tout à fait au sud du pays, près du Kenya. Des enfants accourent à chaque fois que nos voitures arrivent pour nous vendre ci ou ça : là des instruments de musique, ici des kalachnikov en bois, des haches, etc,… Nous faisons une pause au bord de la rivière Konso et y observons une scène de vie normale et beaucoup d’animation : lessive, bains, massages, vaches, débits d’arbres. Plus loin, près d’une mare, de nombreux enfants se disputent une bouteille d’eau qui se transforme en ballon de rugby.

Les femmes des riches planteurs de café

Déjà, nous remontons vers le nord. Le paysage change, il redevient plus vert, avec de grands arbres, des forêts d’eucalyptus et de sapins st, surtout, des plantations de café et des bananeraies. Nous traversons les villes d’Oromya, de Boden et Kiday en zone Gedes. Nous croisons des maisons aux toits de chaume ou de tôle, des porteurs d’injera (crèpes à base de teff, typiques de la cuisine Ethiopienne) recouvertes de tricots colorés ( pour le transport sur la tête).

A Dilla, pause repas. C’est une ville riche, capitale du café éthiopien. Nous garderons le souvenir des excellents jus de fruits et du repas dans le meilleur restaurant de la ville qui est, paraît-il, le meilleur de tout le pays. Les belles de Dilla se distinguent à la terrasse du café, femmes des riches planteurs de la région aux tenues élégantes. Une scène plutôt rare sur notre itinéraire. Sur la route, un peu plus loin, nous croisons des vendeurs de bananes, pèches, mangues, ananas, khat (feuilles fraîches mâchées pour leur effet stimulant et euphorisant  selon un rituel ancestral).

Le marché aux poissons d’Awasha

Nous découvrons Awasha, ville située à 1800m d’altitude, avec de grandes avenues, des ronds points, un super marché, beaucoup de taxis-triporteurs et des vélos. Le lendemain matin, nous filons au marché aux poissons sur les bords du lac Awasha. Les pêcheurs sont rentrés de la pêche sur le lac, ils sortent les poissons des filets : tilapia, perches, poissons-chats, et les découpent en filets pour les vendre sur des bâches. Les parures sont vendues pour la soupe de poisson et les yeux pour les poules. Les intérieurs sont laissés sur place, les marabouts, mouettes, les oies d’Egypte s’en chargent. Sur les grands sycomores se perchent les marabouts et aussi les petits singes gris. Il y a  beaucoup d’enfants, l’air est frais ce matin au bord du lac.

Au fur et à mesure de nos rencontres lors de ce beau voyages nous avons compris un proverbe Amharique : «  petit à petit un œuf apprend à marcher ». Puisse ce voyage, qui nous a fait découvrir tant de différences, avoir quelque peu changé notre vision du monde !

 

Coups de coeur: 
  • Géniaux, les petits tabourets en pays Hamer :  les hommes s’y assoient pour discuter, ou les utilisent comme oreiller sur le bord de la route.
  • Magnifiques, les broderies croisées sur un marché en pays Konso aux couleurs éclatantes et superbes.
Destinations concernées: