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Break d’été en plein hiver au Cap (Afrique du sud) 1/5 Préludes

Chronique d’un long voyage éclair. Récit en cinq épisodes et dix actes, racontant les étapes et les aléas d’un voyage très lointain mais très court. Comment un voyage professionnel est scénarisé et devient un succès contre vents et marées. 

Le Cap de Bonne Espérance, un des objectifs de ce voyage plein soleil

L’été en hiver. En février, quand mes proches se gelaient dans l’hiver parisien, je profitais de quelques jours du plein soleil d’été quelque part en Afrique du Sud. Un shoot de vitamine D ! Quand dans l’hémisphère nord le ciel est gris, la pluie, parfois la grêle et le verglas, le vent glacial, harcèlent notre pays, l’hémisphère sud connaît la vraie chaleur. C’est l’été austral. L’Afrique du sud est une de ces destinations magiques où l’on peut se dorer (sans décalage horaire) quand nos compatriotes grelottent et dépriment.

La ville du Cap au sud de l’Afrique du sud se trouve à peu près à la latitude de Rabat ou Djerba dans l’hémisphère nord. Il y a là bien davantage que le seul soleil. Vous le verrez dans ce récit. Il raconte le dessous des cartes d’un voyage, renversant par l’inversion des saisons, merveilleux par la destination proposée et un peu hallucinant par sa brièveté et sa densité. Je découpe ce carnet de voyage comme une pièce en dix actes, de surprises en étonnements, de péripéties en rebondissements. Elle aurait pu être un flop. J’en garde un souvenir ému.

Photo dans l'aéroport d'arrivée : suspens ! A quelle sauce allons-nous être mangés ?

Carton d’invitation à un “fam trip”

Au préalable, tout part d’une invitation de l’Office du tourisme d’Afrique du sud à Paris pour découvrir la région du Cap à la pointe sud de l’Afrique du Sud. Le thème proposé dans la région du Cap est « gastronomie et musique ». Je suis déjà allé deux fois en Afrique du Sud et je trépigne à l’idée de revoir ce grand pays moderne qui, à chaque fois, m’a enthousiasmé : diversité culturelle et humaine, grandes variétés de paysages, faune et flore incroyables, couleurs, dépaysement,… Le voyage proposé en février est court : départ lundi soir, retour samedi midi. Personnellement, je suis plutôt adepte du slow travel, mais je souhaite vous faire partager ce speedy travel très réussi, de la catégorie des « fam trip ».

Traduction pour les non professionnels : « fam trip » ou « familiarization trip » se traduit en français par « éductour » ou « voyage éducatif ». Un fam trip ou éductour est un voyage destiné à faire connaître à des professionnels du voyage (agents de voyages, tour-opérateurs) ou de la communication (journalistes et parfois maintenant bloggeurs) une destination, une région, un pays,… Cette présentation est une sorte de formation accélérée au cours d’un voyage compacté. Les invités ingurgitent en général 2, 3 voire 4 plus de choses que ce qu’un touriste normal ne ferait dans le même temps. Obligé donc de se lever très tôt et se coucher très tard. Le timing est ultra serré, les temps libres squeezés. Une densité qui n’est pas sans poser des problèmes, nous le verrons dans ce récit.

Couac en avant-première : faux départ

La machine de ce type de voyage doit être extrêmement bien huilée… mais, un premier grain de sable surgit avant le départ : un SMS m’avertit lundi midi que le départ prévu le soir même à 20 heures est reporté de 12 heures, au lendemain matin… Motif de ce report, l’avion d’Air France qui devait nous emmener de Paris à Johannesburg a « un problème technique ». Nous n’en saurons jamais plus. Tout le programme de notre fam trip risque de s’écrouler comme une rangée de dominos : le vol qui devait s’enchaîner entre Johannesburg et Le Cap, la première nuit d’hôtel, les visites... Surtout, Air France ne veut pas décaler le vol retour.

L’office du tourisme sud-africain, première victime de cet imprévu, absorbe et gère de main de maître ce contretemps. En quelques heures, la douzaine de participants est prévenue et tout le programme est réajusté. Bien avant l’aube, le mardi, la douzaine d’agents de voyages et de journalistes est au rendez-vous, à CDG 2E. Groggy par une nuit écourtée, chacun embarque comme un zombie dans un Airbus A 380, le géant des airs. 

Livraison des bagages à l'aéroport sous l'oeil du lion, animal emblématique du pays

Ouverture de rideau en 380

L’ogre avale plus de 500 passagers. On m’installe au pont supérieur de l’avion. Bonne nouvelle, j’ai un siège côté allée et il y a un siège libre à côté de moi ! Je vais passer 10 h 30 de vol sans subir l‘effet bocal de cornichons des classes éco de tous les avions de toutes les compagnies aériennes du monde. Je pense en même temps que, jadis, les navigateurs à la voile des Compagnies des Indes, décimés par le scorbut, mettaient plusieurs mois pour atteindre le même point.

Dès le décollage, sur mon écran individuel, je suis scotché par la nouvelle présentation d’Air France sur les règles de sécurité du vol. Depuis des années ces présentations obligatoires sont formelles : les hôtesses et stewards, rigides comme des pingouins, ânonnent les mêmes choses, face à la pseudo indifférence des passagers cachant leur anxiété inavouée : comment attacher sa ceinture, où sont les bouées et les masques d’oxygène et comment s’en servir, comment évacuer l’avion…

Les compagnies low cost ont fait éclater ce vieux schéma coincé. Et Air France s’est mise au diapason. Sa nouvelle présentation en clip sur écran commence par l’ouverture d’un grand rideau rouge, comme à l’opéra. Suit une chorégraphie de jeunes femmes, drôles, dansantes, chantantes qui font passer tous les messages obligés en terminant par un « soyez tendance pendant ce vol ». Et le rideau rouge se referme. A cet instant je comprends que mon voyage en Afrique du Sud s’ouvre comme une pièce de théâtre : je le prends comme tel et j’y trouverai un réel bonheur.

Le colossal aéroplane monte puis glisse au-dessus des nuages. Avant de somnoler je jette un coup d’œil par le trou du rideau sur ce qui m’attend. Comprenez, je choisis une vidéo sur mon écran, m’offrant un avant-goût de la ville du Cap qui m’attend et de sa région. Cette « ville-mère » de l’Afrique du Sud s’annonce exceptionnelle : chargée d’histoire, de nature, avec des quartiers chics et branchés ou populaires, des townships ; elle est décontractée, avoisine des plages et des vignobles. Elle offre tellement de choses à voir qu’on peut y rester longtemps, sans risque de s’ennuyer. Mon bref séjour m’en donnera un tout petit aperçu.

Acte I stop non programmé à Johannesburg

Au lieu de changer rapidement d’avion dans l’aéroport de Joburg (Johannesburg) pour repartir tout de suite vers Le Cap, nous devons passer une nuit à Johannesburg. A cause du retard. Il faut savoir tirer profit de l’inattendu. Ce sera la première partie de notre spectacle. En l’occurrence nous verrons (un peu) la plus grande ville d’Afrique du Sud, née de la découverte de l’or il y a 130 ans, dans les montagnes à 1600 m d’altitude. Nous ne la découvrons pas forcément selon les clichés que nous avons en tête. Nous sommes transférés à la tombée de la nuit dans un hôtel élégant, le Southern Sun, dans un quartier chic et sécurisé de la banlieue nord de Johannesburg, Sandton, une sorte de Neuilly local.

Le dîner se passe dans un des plus fameux steack-house de la ville, The Butcher Shop & Grill, situé Nelson Mandela Square devant une statue géante de l’ancien président. Ce quartier commerçant est connu comme l’équivalent du Rodeo Drive de Beverly Hills aux Etats-Unis, l’endroit huppé où il faut être vu ! Mais ici, comme nous le verrons partout, la population est jeune. Dans ce restaurant immense (600 couverts) l’ambiance est animée avec un mélange de  population aisée noire  -qu’on les appelle ici les « black diamonds »- et blanche.

En dégustant une tranche de bœuf fondante (ou d’autruche pour ceux qui sont en mal d’exotisme), c’est notre première occasion de comprendre à quel point les sud-africains sont de gros mangeurs de viande. Ils sont aussi très fins connaisseurs de vins, nous comprendrons plus tard à quel point. Plusieurs d’entre nous découvrent à cette occasion un cépage capiteux purement sud-africain, le pinotage (croisement de pinot noir et d’hermitage).

Long voyage + repas copieux arrosé : notre troupe de voyageurs connaît un sommeil de pierre. Au lever du jour, la route urbaine de l’aéroport, ondulant entre autoroutes et bretelles nous montre une métropole de 8 millions d’habitants, beaucoup plus moderne, affairée et étendue que nous ne l’imaginions. Surnommée le New York de l’Afrique ou « la capitale de toute l’Afrique ». Nous redécollons pour un saut de puce aérien de 2 heures jusqu’à ville du Cap. A partir de là tout se corse,  les vraies rencontres et les heureuses surprises se télescopent…

A suivre :

Break d’été en plein hiver au Cap (Afrique du sud) 2/5 Le Cap en haut et en bas

Break d’été en plein hiver au Cap (Afrique du sud) 3/5 Le Cap plein sud

Break d’été en plein hiver au Cap (Afrique du sud) 4/5 Le Cap plein nord

Break d’été en plein hiver au Cap (Afrique du sud) 5/5 Retour et bilan

Coups de coeur: 

-          L’extrême réactivité de l’invitant, l’Office du tourisme d’Afrique du Sud, qui, en quelques heures réaménage son programme 

Coups de griffe: 

-          L’incroyable légèreté d’Air France qui décale un vol de 12 heures sans explication, avec seulement deux mots d’excuse au décollage.

-          Le manque de souplesse d’Air France : le vol de nuit est remplacé par un vol de jour, avec les mêmes plateaux repas au début et à la fin du vol qui dure près de 11heures, mais rien à l’heure du déjeuner !

A voir absolument: 

-          Ce que nous n’avons pas eu le temps de voir à Joburg : le stop d’une nuit, imprévu dans cette ville, nous a mis l’eau à la bouche pour revenir dans cette métropole géante, très différente du Cap.

Destinations concernées: