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"Voyage voyage" de Desireless

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Desireless chantant "voyage voyage"

Décollage musical. Les quatre premières syllabes de ce titre et les quatre notes qui lui sont associées ont été martelées à la fin des années 1980. Ce fut un tourbillon de la chanson française qui décolla immédiatement et connut un succès presque planétaire. La rengaine fut inexpugnable des média et du cerveau des eighties pendant plusieurs années. Difficile pour un site de voyage d’occulter cette tornade qui a maintenant trente ans et qui a fait frissonner beaucoup de monde.  

La chanson écrite par Jean-Michel Rivat, un parolier prolifique de la chanson française (pour Dassin et Delpech notamment) avait surtout été composée par un musicien discret, pour ne pas dire tombé dans l’oubli, Dominique Dubois. A mon avis le cœur du succès de ce tube tient dans son tempo et sa mélodie, qui soutiennent un texte assez simple, associés à la voix claire de l’interprète, Desireless, alias Claudie Fritsch.  En effet, après un début assez grave, lorsque cette mélodie monte dans les aigus sur les paroles « Plus loin que la nuit et le jour, voyage, voyage, dans l’espace inouï de l’amour », je crois qu’elle glaçait le sang de beaucoup d’auditeurs.
Le texte n’était pas non plus complètement anodin puisqu’il rejoignait les rêves et envies de fuite d’une génération de jeunes se voyant « routards » lorsqu’elle proclamait : « voyage voyage, plus loin que la nuit et le jour »… Il rejoignait aussi le mal-être de cette époque en chantant : « au-dessus des barbelés, des cœurs bombardé, regarde l’océan ». Et la chanson se terminait par « et jamais ne revient », une sorte de billet de non-retour d’une société non désirée.

Pourtant la chanteuse « sans désir » (« desireless » en anglais), androgyne, les cheveux blonds dressés droits sur la tête et vêtue de noir semblait échappée d’un film d’épouvante. Elle intriguait quand elle ne faisait pas ricaner, mais tout le monde écoutait sa chanson. Dans la même veine de l’étrange, elle était portée par un clip de 4 mn réalisé par la photographe Bettina Rheims : dans une semi-obscurité, autour d’une projection de diapositives, sur le parquet d’une grande maison ou d’un château, s’agitaient des personnages bouffons, cocasses et branquignols.

Happée par la fulgurance de son succès, la chanteuse a rapidement défroqué le personnage de Desireless et choisi de quitter sa maison de disques pour mener une vie plus conforme à ses désirs (car elle en avait !). Elle a mené une carrière plus modeste avec des chansons qui n’ont souvent même pas été reprises par les média. Un choix de bonheur que personne ne peut lui reprocher. Témoin  de ce choix, une de ses dernières chansons qui revient sur le thème du voyage (« Tes voyages me voyagent ») où elle chante rasée et méconnaissable avec Alec Mansion cette tendre romance : « au bout de la terre océans, volcans, mystères, peu importe où je suis pour moi tant que je te suis ».  

Peut-être avez-vous vu le 13 septembre dernier sur TF1 la rediffusion du film "Stars 80" de 2012 avec Patrick Timsit et Richard Anconina dans lequel Desireless apparaît recoiffée comme en 1986 !

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