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L'émission "J’irai dormir chez vous"

On aime : 
télévision FR5 Antoine de Maximy en pleine action dans "J'irai dormir chez vous"

Voyage pour la rencontre. Samedi 4 avril sur France 5 à Arras, je n’ai pas aimé le premier direct d’Antoine de Maximy « J’irai dormir chez vous »: une audience travaillée par un battage préalable sur les réseaux sociaux ; une diva suivie par un caméraman et poursuivie par groupes d’habitants réclamant des "selfies" au côté du héros,… une sorte de grand jeu de star populaire, soutenu avec force de tweets et de SMS sollicités. La spontanéité s’était envolée, la relation était faussée et la formule partie à des années lumières de ce que j’aimais chez lui. Je préfère donc vous parler d’une autre émission de lui, bien meilleure à mon goût.

Ce n’était pourtant pas l’épisode le plus exotique, ni le plus drôle, ni le plus haletant, ni le plus pittoresque, ni le plus culotté d’Antoine de Maximy, un des grands voyageurs les plus atypiques du petit écran. Mais j’ai trouvé qu’en définitive ce voyage à l’intérieur d’un pays européen voisin, l’Allemagne, montrait bien l’esprit et l’intérêt de son émission.

« Pourquoi l’Allemagne et les allemands, se demande-t-il alors ? Parce que je ne les connais pas bien, c’est une raison suffisante pour aller dormir chez eux ». Un vrai signe ouverture d’esprit que j’apprécie! Dans un petit village rural perdu de l’Allemagne de l’est, il se demande encore « pourquoi je suis venu ici ? ». « La seule raison, répond-il, est pourquoi pas ? ».

De fait la destination qu’il choisit n’est qu’un prétexte pour rencontrer des gens, au hasard, au feeling, sans savoir, parfois en prenant de vrais risques. On l’a vu dans certaines de ses émissions, le suspense est à deux doigts de mal tourner. On s’en aperçoit dans la ville de Berlin, une capitale qu’on pensait aujourd’hui sans problèmes : deux fois Antoine de Maximy est jeté dehors de cafés où il était entré avec sa caméra. La deuxième fois un énergumène menaçant casse même le bras de sa caméra. « Je n’avais peut-être pas choisi le meilleur quartier », admet lui-même Antoine de Maximy.

Il n’avait pas non plus choisi la meilleure saison car il est arrivé en plein hiver dans le froid, la grisaille, la neige et il se gèle pendant des heures à attendre le contact fortuit, même en allant au-devant des gens et en essayant de forcer la relation : « je ne fais pas toujours le plus beau métier du monde », commente-t-il en se moquant de lui-même. Lui qui est parfois beaucoup plus culotté que les animateurs de l’émission « nus et culottés » (qui se sont certainement inspirés de son audace), paraît cette fois hésitant.

Comme dans certaines émissions, il reste des heures à piétiner et, du coup, cette émission manque un moment de ressort. Mais le hasard, comme toujours, finit par bien faire les choses. Par exemple près de la gare de Bochum il tombe sur un tailleur de pierre, fauché, sans voiture, ni ordinateur, ni frigo mais un peu francophone (heureusement car Antoine ne parle pas allemand et ne bredouille qu’un mauvais anglais). Il a le cœur sur la main et le reçoit chez lui.

Le même miracle se produit dans les rues à peu près désertes du village de Loburg près de Magdebourg où Antoine erre seul la nuit tombée avec le blizzard et de rares promeneurs de chiens. Il y rencontre un ingénieur retraité, puis son épouse, fan d’angelots, qui l’emmènent chanter dans une chorale, puis lui offrent de dormir chez eux sans même qu’il ait eu à le demander. L’hospitalité de certaines personnes à l’égard d’inconnus est toujours une bonne surprise et l’inattendu de la rencontre est, une fois de plus, riche, comme la longue soirée que le trio passe à raconter les histoires de l’ex Allemagne de l’est communiste. Une nouvelle fois, la relation humaine s’établit et se renforce en dépit de la barrière de la langue. Les voyages d’Antoine s’écartent avec bonheur de ceux que proposent les guides touristiques.

Comme Antoine de Maximy l’a constaté lui-même en toute sincérité lors de la nouvelle formule son émission un peu ratée d’hier samedi à Arras : « En France c’est un peu grillé. Le fait que trop de gens connaissent l’émission, ça fausse un peu le truc ». Je lui souhaite de retrouver incognito la vérité de ses vraies émissions, celles qui provoquent la rencontre plutôt que l'adulation. 

France 5, samedi 4 avril 2015 à Arras

France 5, samedi 27 octobre 2014 en Allemagne

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