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L'usine de sel de Bangkok

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"salt grinding factoy" à Bangkok

Etrange étape. Dans beaucoup de pays du monde, j’ai visité des marais salants ultra lumineux, avec leurs tas de sel éclatants de blancheur sous le soleil (aux Canaries, aux Etats-Unis, à Maurice, aux Caraïbes, mais aussi à Oléron, Guérande,….), parfois rosis par des micro algues (comme au lac Rose au Sénégal). Je suis descendu aussi en Pologne très loin sous terre dans des mines de sel gigantesques comme des cathédrales et, au Sénégal, j’ai découvert une autre manière de produire du sel avec des « puits de sel ».

A Bangkok c’est encore une technique différente de production du sel que j’ai trouvée, une usine ancienne traitant de l’eau de mer. Dans un quartier très populaire au sud-est de la capitale de la Thaïlande, Ruai Rungreang Village, près d’une boucle du fleuve Chao Phraya, le guide qui m’accompagnait m’a fait entrer dans une bâtisse sombre, entassée et silencieuse parce que c’était le jour de repos. Les machines d’un autre âge étaient à l’arrêt  et tous les équipements semblaient figés dans des croutes de cristaux de sel.

Je n’ai pas bien compris le processus utilisé par cette énigmatique « salt grinding factory » pétrifiée, vieille de plus de 80 ans, propriété d’un chinois Thaïlandais, la société Jib Hua Heng. Mon guide savait seulement que l’eau de mer arrivait dans de gros bidons de plastique avant d’être traitée. Quand mes yeux se sont habitués à la pénombre, de laquelle j’ai extrait cette photo glauque, tremblée et un peu floue, j’ai aperçu, dans une chaleur suffocante, des moteurs vétustes, des réservoirs, des bassins, des godets, des courroies,... Et dans une salle tout aussi obscure, au bout de la production, des piles de sacs de sel, dont une grande partie est destinée à l’exportation dans toute l’Asie du sud-est, m'a-t-on indiqué.

Ce lieu déroutant et minéralisé était pour moi aux antipodes de la Bangkok riche, rutilante et chatoyante des palais, ou clinquante et moderne des centres commerciaux et des quartiers d'affaires que se contentent de voir les touristes pressés. Malgré son côté lugubre, ce lieu vieillot m’a plu d'une certaine façon par ce qu’il montre une autre facette de cette mégalopole populaire, insérée dans un quartier de « slums » (taudis) où des gens luttent péniblement pour leur survie avec les moyens du bord. Pour moi, les voyages ont cette double vertu : mettre sous les projecteurs des merveilles tout en laissant découvrir des réalités moins reluisantes ou moins tape à l'oeil. Au fond, chaque visiteur voit ce qu’il a envie de voir. 

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