Marrakech olympien. C’est le lieu le plus paisible de Marrakech, au lever du soleil comme au couchant, souvent rougeoyant. Bien sûr, il y a les terrasses bruyantes et surpeuplées des cafés et restaurants, perchés comme des postes d’observation autour de la place Jemaa el Fna. Mais là je parle des terrasses des toits de riads, ces maisons traditionnelles du cœur de la médina, transformées en maisons d’hôtes. A la fraîcheur du petit matin, les petits déjeuners ou le vrai thé marocain y sont exquis et magiques avec les montagnes de l’Atlas en ligne de fond, aux crêtes enneigées à certaines saisons.
Ce monde des terrasses sereines et silencieuses est tellement différent du sombre dédale des ruelles denses et labyrinthiques d’en bas ! Là-haut on ne perçoit que quelques ombres furtives. Ici ne monte qu’une rumeur indéfinie du brouhaha inférieur. Tout juste perçoit-on de temps en temps le klaxon d’une moto, le cri d’un vendeur, le coup de marteau d’un dinandier, ou les vagues d’appels des muezzins. A ce niveau supérieur, les terrasses communicantes sont paisibles et les chats qui passent de l’une à l’autre ne s’y trompent pas. Ils se faufilent d’un tapis qui prend l’air aux draps qui sèchent, en se glissant entre des jarres et des canapés, d’un velum à un parasol. Dans ce capharnaüm de paraboles, de réservoirs d’eau et climatiseurs, de pots de fleurs et de plantes grasses, les oiseaux narguent les chats. Nous sommes au premier ciel qui conduit au septième ciel.