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Le "jamais goûté" en Guyane

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 L'assiette de "jamais goûté" qui m'a été servie dans un restaurant à Mana en Guyane

Poisson rare. Evidemment vous n’y avez jamais goûté puisque vous ne le connaissez même pas ! J’ai cru à une blague quand j’ai entendu son nom la première fois en Guyane. Mais ce n’est pas un poisson d’avril, c’est un poisson qui existe réellement. On l'écrit parfois "jamégouté". Il ne se trouve à peu près que dans l’ouest de la Guyane française, dans la région de Saint-Laurent du Maroni. Même à Cayenne il est difficile d’en trouver. Son nom lui aurait justement été donné du fait de sa rareté.  

J’ai vite vérifié son existence en demandant cette curiosité au marché de poissons de Saint Laurent au bord du grand fleuve Maroni dans lequel on le pêche. Ce serait même une espèce endémique de ce fleuve qui sépare la Guyane du Suriname, de la famille des "poissons-limon". Les vendeurs en avaient des kilos en réserve dans de grandes glacières. Ce long poisson moustachu a une forme « ovale pointu » comme les découpoirs en inox à biscuits secs des chefs pâtissiers ou comme une navette bombée de métier à tisser, ou comme les poissons d’avril que les enfants accrochent dans le dos le 1er avril !

Ensuite la deuxième confirmation que j’ai trouvée de son existence est de l’avoir vu figurer sur la carte du restaurant d’un gros bourg voisin, Mana. J’ai donc goûté au « jamais goûté ». J’ai été très surpris, lors de ce voyage dans la gastronomie locale, par le goût très raffiné de ce poisson à chair blanche avec peu d’arêtes et dont la saveur ressemble à celle de la truite. C’est un poisson évidemment bien connu des peuples du fleuve qui parlent le « taki taki » (créole mélangeant anglais, néerlandais, portugais et langues africaines et indiennes), qu’ils soient amérindiens de la région ou des ethnies descendant des anciens esclaves africains, les Bushiningués et les Saramakas. Ils font griller ou cuire ce poisson sitôt pêché.

Ce jour-là le chef local du restaurant de Mana l’avait préparé à la française, département d’outre-mer oblige ! Couvert d’une sauce blanche aux champignons et accompagné de lamelles d’igname gratinées et simplement d’une timbale de riz et de haricots verts. Les locaux aiment le préparer en blaff  qui est une sorte de court bouillon épicé et aromatisé. Mais il existe de multiples autres manières de le préparer. J’ai même vu des guyanais qui lui donnaient du croquant en faisant griller dessus des corn flakes écrasées mélangées à du riz et de l’œuf battu.  C’est pas une blague ! J’attends maintenant qu’un grand chef étoilé ne s’empare de ce poisson inconnu qui mérite qu’on le connaisse. 

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