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"La source aux lamantins" au Sénégal

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Afrique Sénégal Anne-Catherine Beye en contrejour sur le ponton de la Source aux lamantins au bord du Saloum éblouissant de la luminosité de midi

Une escale aux sources de l’africanité. Le déjeuner qui m’a été servi ce jour-là au bout d’un ponton de bois sur un bras lumineux du fleuve Saloum fut un des moments les plus enrichissants de mon dernier voyage au Sénégal. La personne dont j’étais l’invité m’avait reçu royalement en servant une cuisine africaine subtile dans une vaisselle raffinée et sur une nappe blanche, en contraste avec le côté brut et nature du lieu. Ce ponton qui s’avance sur l’immense "bolong" (le bras du fleuve) est enserré par une mangrove luxuriante au milieu de bruissements et de chants d’oiseaux extraordinaires. J’ai compris que cette personne, Anne-Catherine Beye-Senghor, nièce de l’ancien président Léopold-Sedar Senghor, était un puits de culture.

Les lamantins ? Ce sont de paisibles mammifères aquatiques herbivores, un peu patauds, souvent massacrés par l’homme, inconnus en Europe. Mais certaines espèces ont survécu aux Amériques, aux Caraïbes et en Afrique. Le nom de la ville du Lamentin par exemple en Martinique est lié à la présence dans l'île de cet animal autrefois. Ces animaux rares sont peut-être à l’origine de la légende des sirènes. Peut-être aussi est-ce ce chant des sirènes qui a inspiré l’académicien français qu’avait été L.-S. Senghor lorsqu’il avait écrit : "Comme les lamantins vont boire à la source"…. Cette phrase d’apparence banale, tirée de la postface d’un de ses recueils célèbres, "Ethiopiques", est restée une référence fameuse dans les milieux littéraires. C’était une manière pour ce grand poète de dire qu’il cherchait à remonter aux sources de l’africanité.

La "Source aux Lamantins" créée par Anne-Catherine Beye, a donc renversé cette phrase de Senghor et rejoint le cœur de sa démarche. Le lieu est situé dans la région même où le poète Senghor gambadait en rêvant quand il était petit, dans ce qu’il appelait son « royaume d’enfance », un royaume dont les endroits secrets sont racontés dans un parcours et des panneaux autour de l’hôtel. D’ailleurs, l’ancien président de la république du Sénégal était né dans le village voisin de Djilor Djijiack où l’on peut voir sa maison natale.

Dans son environnement paisible et naturel où abondent les hérons, aigrettes et flamants roses, "La source aux lamantins" est une sorte d’éco lodge, bien équipé mais pas banal. C’est aussi un restaurant dont le cuisinier se fournit en produits bios à la ferme-école voisine de Kaydara et en poissons du fleuve. Surtout Anne-Catherine Beye, discrète, souriante et efficace, a voulu en faire une escale de rencontres culturelles en osmose avec les habitants des villages voisins et avec la culture sérère, l’ethnie d’origine de Senghor. L’architecture des cases, la peinture, la littérature, les contes traditionnels africains y occupent une grande place. De beaux rêves sont forcément permis pour les voyageurs lointains de pasage dans cet hébergement enchanteur enraciné dans la terre sénégalaise. 

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