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Bob Dylan voyageur

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Prix Nobel de littérature poésie chanson Etats-Unis L'album "Highway revisited" de 1965 de Bob Dylan

How many roads ? J’ai beaucoup voyagé avec Dylan. Du moins avec ses chansons. Depuis que je l'ai découvert, j’ai fait plusieurs fois le tour du monde. Mais comme les premières paroles de l’un de ses premiers grands succès ("Blowin’ in the wind"), je me demande toujours avec lui "combien de routes un homme doit-il parcourir, avant que vous ne l’appeliez un homme ?" ("how many roads must a man walk down before you call him a man ?"). Bob Dylan est un grand voyageur et un grand musicien, mais le jury du Nobel de littérature ne s’est pas trompé en reconnaissant en lui aussi un grand poète.

C’est certain, Dylan est de la lignée de Kerouac, de la Beat Generation et d’Allen Ginsberg que Dylan connaissait bien. Si les routes de Kerouac et Dylan ne se sont pas croisées, le premier a incontestablement influencé le second. Il suffit d’écouter ou de lire ses longues chansons-poèmes trainées sur son accompagnement de guitare (instrument de la route ex excellence) et d'harmonica, pour s’en convaincre. Comme Kerouac, Dylan, toujours un peu sans domicile fixe, raconte et vit l’Amérique des laissés-pour-compte.

La route et le voyage rebondissent donc sans cesse dans ses chansons des années 1960 et 70.  Exemple, dans "Girl of the north country" (La Fille du nord) : "… si tu voyages sur la piste du Nord, où les vents soufflent fort sur la frontière…". Ou bien dans "Down The Highway" (En descendant la route) : "Oui, je descends la route, ma valise à la main". C’est d’ailleurs souvent la route qui ouvre ses poèmes-chansons. Il commence ainsi "Bob Dylan's dream" (Le Rêve de Bob Dylan) : "Au cours d'un voyage dans un train vers l'ouest, je me suis endormi…". Idem dans "Boots of spanish leather" (Bottes en cuir d'Espagne) : "Oh, je m'en vais vers le large, mon cher amour (…) y a-t-il quelque chose que je puisse t'envoyer de l'autre bout de la mer de l’endroit où j’accosterai ?"

La route est même au centre de plusieurs de ses chansons. Exemple l’album "Highway 61 revisited" (Route 61 re-parcourue) du nom de l’autoroute reliant La Nouvelle Orléans et le Canada. Aussi dans "One more cup of coffee for the road" (Encore une tasse de café pour la route) où l’on sent le style et l'atmosphère Kerouac. Ou bien dans "Mr Tambourine Man" (L'homme Au Tambourin), où l’on avale entre les lignes, les "trips" sulfureux de la route : "Emmène-moi faire un tour avec toi sur ton bateau magique qui tournoie. Mes sens ont été enlevés". L’esprit routard est encore flagrant dans une chanson plus récente de 2006 où les mots "Ain’t talkin, just walkin" (Je ne parle pas, je ne fais que marcher) sont répétés comme une rengaine.

Dylan vécut la déferlante des hippies, marquée par le festival de l’île de Wight de ce côté-ci de l’Atlantique en Angleterre où le chanteur américain tint le devant de la scène folk aux côtés, entre autres, de l’anglais Donovan. D’où en 1969 la chanson planante du français Michel Delpech en écho : "Wight is Wight, Dylan is Dylan, Wight is Wight viva Donovan, c'est comme un soleil…". Un tabac qui rendit Dylan encore plus populaire en France !

J’ai retrouvé un titre de Dylan de 1996 "Workingman's Blues 2" (Le Blues Du Travailleur 2) "Me voilà de retour, prêt pour le grand voyage. La houle et les vagues font tanguer mon embarcation". 20 ans plus tard pourtant, en 2016, le troubadour de la route, un peu Kerouac, un peu Rimbaud, va débarquer à Stockholm en grande pompe avec les honneurs. "Like a rolling stone ?" (disait-il dans une chanson de 1965 pour ceux qui l’auraient oubliée !).

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