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J’ai fait le Caminito del Rey près de Malaga en Espagne

Quand on m’a annoncé qu’on m’invitait à faire le Caminito del Rey (petit chemin du roi), j’ai tout de suite pensé : « ils sont fous ! Je tiens à la vie ». Ce que je ne savais pas c’est que ce chemin prodigieux, digne des scènes les plus grandioses du « Seigneur des anneaux », avait été reconstruit et sécurisé par des ouvriers alpinistes entre 2011 et 2015. Il n’a été rouvert que fin mars dernier. J’ai donc fait partie des privilégiés qui ont pu parcourir le nouveau Caminito del rey. Pendant 6 mois son accès reste gratuit (le passage devrait ensuite coûter ensuite 6 €), le nombre de visiteurs est limité à 600 personnes par jour et il faut réserver préalablement sur Internet. Or, la curiosité est irrépressible (surtout pour les espagnols pour le moment) et les réservations sont déjà complètes jusqu’en septembre prochain.

Dans les années 2000 ce « Caminito del rey », accroché à des parois de montagne vertigineuses de la Sierra Nevada près de Malaga, était en très mauvais état et considéré comme « le sentier le plus périlleux du monde ». A l’appui de cette qualification circulaient sur youtube des vidéos hallucinantes montrant des passages pour casse-cous suicidaires. C’était suffisant pour attirer les aventuriers et les amateurs de risques extrêmes du monde entier, à la recherche de sensations carabinées et de faire-valoir. Plusieurs y ont laissé leur vie comme le témoignent plusieurs plaques posées à leur mémoire que j’ai vues le long du sentier. Le danger était tellement grand que les responsables du tourisme de la région avaient l’interdiction d’en parler. Ils l’avaient fermé, en partie détruit et les contrevenants s’exposaient à une amende  de 6000 euros.

Cette sorte de balustrade suspendue à des rochers abrupts (des plaques de béton posées sur des rails) avait été construite entre 1901 et 1905 sur les gorges de  Gaitanes surplombant le petit fleuve Guadalhorce, pour faciliter le passage des ouvriers entre deux chantiers de  barrages hydroélectriques. Très vite ce camino avait été utilisé, de jour comme de nuit (il était éclairé ! on voit encore les traces de son électrification), par les habitant des villages enclavés de la région dont certains l’empruntaient même à cheval ou à vélo ! Il avait été nommé « Caminito del rey » lorsque le roi Alphonse XIII lui-même l’avait officiellement inauguré et emprunté en 1920. Mais petit à petit, avec les chutes de pierre et faute d’entretien, il était devenu inutilisable, parcouru seulement par quelques foldingues kamikazes et aspirants hommes-araignées, dont certains avaient posé une via ferrata.

Aujourd’hui, le parcours rénové fait 6 kms dont 2750 mètres de passerelles aux planchers de bois et d’escaliers reconstruits et il faut passer 1600 mètres de pont suspendu au sol grillagé qui se balance au-dessus du vide du défilé. 10 personnes seulement sont autorisées en même temps sur ce petit pont métallique, ce qui provoque un bouchon de visiteurs de chaque côté. Le casque est obligatoire à cause des chutes de pierres.  Les passages les plus vertigineux, qui préservent heureusement quelques frissons, sont tellement bien sécurisés qu’il sont faciles et peuvent être parcourus sans problème par des personnes de tous âges. On voit des vestiges de l’ancien caminito qui ont été conservés à 1 m en dessous du nouveau. Sur l’autre rive du Guadalhorce passe toutes les heures un petit train qui fonctionne toujours sur la voie Malaga-Cordoue construite entre 1860 et 1866. 

réserver sur http://www.caminitodelrey.info/fr/#1