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"Monet bis Picasso" à Vienne en Autriche

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Embarquement dans un océan de couleurs. La collection Batliner au musée de l’Albertina de Vienne est vraiment une explosion de couleurs et de lumières. Son unité d’inspiration fait passer en douceur de l’impressionnisme de Monet à la fin du XIXème siècle aux étrangetés de Picasso et même aux torsions de Bacon après la seconde guerre mondiale. Comme par un miroir aux alouettes, j’ai été happée par ces reflets et j’ai eu du mal à quitter le musée au moment de sa fermeture. Aucune des œuvres ne m’a laissée indifférente. J’ai visité beaucoup de musées dans le monde, le plus souvent attirée par l’impressionnisme et l’art du XXème, mais je n’ai jamais rien vu de pareil. C’est vraiment un des espaces d’art majeurs qu’il faut avoir vu dans le monde.

Je déambulais dans les rues du centre de Vienne, écrasée par une chaleur caniculaire d'été, et j’avoue humblement être entrée là par hasard pour chercher un moment de fraîcheur ! Quand j’ai aperçu "Monet bis Picasso" (de Monet à Picasso) et j’ai forcément choisi cette exposition parmi d'autres dans le musée. Quel heureux hasard ! J’ai été immédiatement et complètement subjuguée. Herbert et Rita Batliner, richissimes mécènes du Liechtenstein, ont déposé leur collection en prêt permanent au musée au Musée de l’Albertina, une collection qu’ils ont mis plus de 50 ans à composer.

Ils étaient vraiment des collectionneurs visionnaires et illuminés. C’est la dominante coloriste de leurs choix qui m’a fascinée et retenue dans ce musée servi par des éclairages qui concentrent le regard sur ces œuvres, toutes exceptionnelles. Plus de 300 peintures sont présentées, éclatantes de couleurs, sauf peut-être en toute fin de parcours, quelques toiles de Juan Gris, Braque, Picasso et Giacometti dont les teintes ramènent plus à la terre. Mais l'exposition montre qu'un siècle de lumières a germé sur les obscurités de cette époque.

Dès l’entrée, j’ai été conquise par une grande toile, qui m’a impressionnée, sans jeu de mot, et qui donne le « la » de cette symphonie incandescente : "sur le banc vert" de Henri Lebasque. Ce peintre n’est ni le plus connu ni le plus avant-gardiste de ces années mais sa jeune femme rêveuse en kimono chatoyant à fleurs illustre le triomphe de l’impressionnisme et des Renoir, Monet, Sisley, Lautrec, Degas, Cézanne, tous présents dans ce show ensoleillé.

Vient ensuite un incroyable panorama avec les vagues du fauvisme (Signac , Matisse, Vlaminck, Derain, Delaunay,…), de l’entre deux guerres (Modigliani, Bonnard, Léger), du surréalisme (Ernst, Miro, Magritte, Delvaux), de l’expressionisme et du Bauhaus moins connus des français (Munch, Heckel, Kirchner, Rottluff, Nolde, Mueller, Kandinsky, Macke, Jawlensky, Feininger, Moholy-Nagy, Klee,…) de l’avant-garde russe de Chagall à Malevich, … Et c’est presque naturellement, qu’après avoir traversé toutes ces révolutions picturales on entre dans l’univers de Picasso, Juan Gris et Braque.  Tous ces artistes sont présents avec des œuvres capitales et resplendissantes.

Certes, beaucoup de peintres et sculpteurs présentés dans ce diorama du XXème siècle ont vécu ou sont passés par Paris et la France. Mais cette exposition décentre d’un certain ethnocentrisme franco-français et ouvre à l’importance des mondes germanique et russe dans cette période. Et on perçoit déjà l’émergence des Etats-Unis. Même s’il manque des maîtres comme Van Gogh, cette exposition incontournable, merveilleuse, chamarrée, éblouissante m’a enchantée. J’y reviendrai pour en capter tous les délices et découvrir les autres facettes de ce musée et des nombreuses autres perles de Vienne.

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