"Le voyage de Sacha"

Un voyage qui renforce les liens. Franck Boucher a décidé de faire le tour du monde avec son fils en train, pour le sortir de la bulle dans laquelle l’enferme un quotidien répétitif. Car cet enfant, qui a de grandes difficultés à se concentrer, a un dada, les trains. Sacha est différent des autres parce qu’il souffre du syndrome de Williams Beuren, une maladie génétique rare.

Pour leur premier voyage en 2012 filmé par « Echappées Belles »  le père et le fils (qui a 13 ans alors) s’embarquent tout de suite en train pour Pékin. Une sorte de « voyage en terre inconnue » avec un Sacha comme vedette invitée. On découvre,  étape après étape, l’amour entre un fils et son père, lequel « croit en la magie du train » pour aider Sacha. Le père n’est pas du genre à baisser les bras devant un échec (c’est d’ailleurs le propre de tout grand voyageur) et il répète « si je ne pousse pas mon fils, il végète. Il ne faut pas le lâcher !»

On s’en aperçoit dès la première grande étape sur les bords du lac Baïkal, aux efforts qu’il déploie simplement pour inciter son fils à venir voir une fleur. Au cours du voyage, des miracles se produisent. « Sacha fait des progrès tous les jours », observe son père. Il manifeste des moments de grand bonheur, même s’il s’attache souvent à des détails que les gens normaux ne voient pas. Il exulte avec les enfants d’un orphelinat d’Oulan-Bator en Mongolie et jubile dans une yourte auprès du bébé d’une famille locale.

Franck avoue « vivre les plus beaux instants de sa vie avec son fils ». Mais rien n’est définitivement gagné. Dans la foule de Pékin, Sacha se referme. Dans la Cité Interdite, il ne voit que le petit jeu qu’il tient entre les mains. Son père perd patience mais comprend que son fils « n’a pas la perception du beau, de l’immense, du rare » et que lui « doit faire un effort pour entrer dans ses centres d’intérêt. » Plus tard il déclare que « le voyage est un message universel pour montrer la différence.  Sacha découvre le monde et le monde découvre Sacha ».