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Aliénor d’Aquitaine à Fontevraud

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Les gisants d'Aliénor d'Aquitaine et Henri II Plantagenêt à l'abbaye de Frontevraud en Anjou

France et Angleterre réunies. Quelque part près de Saumur en Anjou (l’actuel département de Maine et Loire), j’ai pris cette étonnante photo d’un gisant remarquable, celui de la reine Aliénor d’Aquitaine. On la voit allongée auprès de son deuxième époux, le roi d’Angleterre Henri II Plantagenêt. Une émission de télévision populaire d’hier soir « Secrets d’histoire » (1) m’a rappelé ce trésor que j’avais rencontré lors d’une étape sur une route de vacances.

Aliénor, qui avait réglé elle-même tous les détails de son au-delà, s’est fait représenter la tête relevée sur un coussin les yeux ouverts sur un psautier. Les plissements des tissus sont fins, le rouge un peu cramoisi tire sur le… bordeaux et le bleu sur l’azur. J’avais l’impression que cette double reine qui avait intrigué et manœuvré l’histoire de l’Europe occidentale tout au long du XIIème siècle cherchait encore à prolonger son action.

Car avant d’être reine d’Angleterre, Aliénor avait été reine de France puisqu’elle avait épousé en premières noces le français Louis VII. A la fin de sa vie, elle gérait l’Aquitaine depuis la ville de Poitiers et avait choisi d’être enterrée dans cette majestueuse abbaye de Fontevraud. J’ai été surpris de trouver sur cette terre de France les tombeaux de deux rois d’Angleterre : en effet, avant sa propre mort, elle avait mis aussi dans cette terre alors anglaise, son propre fils Richard Cœur de Lion qui avait été le successeur d’Henri II sur le trône d’Angleterre.

En entrant à Fontevraud, les embrouillaminis de l’histoire médiévale en Europe occidentale me tournaient la tête : la carte des pays changeait sans cesse de mains, au gré des alliances, des mariages et des guerres. C’est parce qu’il était arrière-petit-fils de Guillaume le Conquérant, le normand qui avait conquis l’Angleterre, que Henri II Plantagenêt, Comte d’Anjou, devint roi d’Angleterre. A la fin de sa vie, Aliénor réussit un dernier coup de poker en allant chercher une de ses petites filles, Blanche de Castille, en Espagne pour la marier à Louis VIII roi de France… Ce qui faisait dire à Stéphane Bern, animateur de l’émission hier soir que « toutes les monarchies d’Europe ont encore du sang d’Aliénor dans leurs veines ».

« Secrets d’histoire. Aliénor d’Aquitaine, une rebelle au Moyen-Age ». France 2, 11 août 2015, 20 h 56