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« L’Auberge du sixième bonheur » : une anglaise découvre la Chine

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Le jeune Ingrid Bergman colle à l'image de la missionnaire anglaise héroïque en Chine

Voyageuse rétro mais héroïque. Ce film du réalisateur canadien Mark Robson de la fin des années cinquante a eu du succès. Il raconte l’histoire véridique d’une domestique anglaise qui devient une missionnaire anglicane en Chine dans les années 1930, Gladys Alward. « Chacun sent où est sa place, pour moi c’est en Chine », avait-elle affirmé malgré le scepticisme condescendant de son entourage. Le film montre toutes les péripéties de son long voyage en transsibérien puis à dos de mulet à travers la montagne pour atteindre une ville perdue de la Chine profonde, Wang Cheng, isolée, moyenâgeuse où avec une vieille anglaise elle ouvre une auberge sur la route des muletiers.

Le tout puissant mandarin local la nomme alors « inspectrice des pieds » pour contrôler l’application de la nouvelle loi interdisant la pratique des « pieds bandés » qui martyrisaient les femmes chinoises. Elle parcourt donc le pays de village en village et révèle des capacités exceptionnelles : elle apprend le chinois, stoppe la révolte d’une prison, retourne des bandits, adopte des orphelins, séduit un colonel de l’armée chinoise, convertit le mandarin et sauve des centaines d’enfants au moment où les méchants japonais envahissent la région.  

Ce film nostalgique de l’Empire britannique, tourné en Angleterre, présente une vision très occidentale d’une Chine arriérée avec un regard exotique et caricatural des chinois. Il faut une anglaise pour apporter la féminité, l’amour, l’héroïsme,... J’ai eu l’impression de vieilles cartes postales colorisées, de décors de théâtre, d’un scénario de patronage porté par une musique de violons lénifiante, dramatisante à pleine puissance, ou avec des élans romantiques lors de duos langoureux.

Son côté kitch et son suspens très « vieille Angleterre » font partie de ses charmes. Les acteurs Kurt Jurgens et Robert Donat jouent de faux chinois, pas tout de suite crédibles.  Heureusement la grande Ingrid Bergman, qui n’a pas trop le style de la domestique du début du film, s’adapte comme un gant à la montée en puissance héroïque de son rôle qui se termine en apothéose, au rythme de la chansonnette très british « Nick Nack Paddy Whack » (La marche des gosses).

La Chine que nous montre ce film, même si elle repose sur quelques bases d’histoire, ma paraît étrangère à la Chine du XXIème siècle et de ses mégalopoles de gratte-ciels encombrées de voitures. Mais comme le dit l’héroïne du film, « c’est chaque personne qui décide au fond de soi-même ce qu’est le sixième bonheur ». Et dans la Chine contemporaine, la notion du bonheur est probablement très éloignée de celle que voulait lui apporter la missionnaire idéaliste anglaise.

O.N.

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