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La Hollande, petit paradis de musées

Le grand nombre de musées, leur dynamisme, attirent toujours davantage de visiteurs : c’est une des plus belles facettes de ce petit pays, grand par sa culture.

Musée Kunsthal à Rotterdam (Hollande)
J’étais souvent allé aux Pays-Bas. Je les ai redécouverts en 2012 sous un autre œil : ce plat pays a beaucoup de relief dans sa culture. Il a toujours connu une extraordinaire vitalité artistique. Il était déjà réputé au « siècle d’or », c'est à dire aux XVIème et XVIIème siècles avec des peintres immenses comme Frans Hals, Rembrandt, Brueghel, Vermeer,…Il l’était encore au XXème siècle avec Van Gogh ou Mondrian. J’ai pu observer que sa vitalité créatrice est intacte, dans ses musées, avec l’art qui déborde dans ses rues, comme dans les audaces architecturales très visibles de ses grandes villes, spécialement à Rotterdam. Les Pays-Bas ne sont pas seulement le pays des tulipes, du gouda, des moulins à vents, des canaux, des dunes ou des ports. J’ai pu vérifier qu’ils sont un haut lieu culturel européen, riche en beaux musées, dynamiques et organisant des expositions phares attirant toute l’Europe. Le bouillonnement culturel très international de ce petit pays est d’autant plus attrayant que, avec la ligne nouvelle de Thalys, il s’est beaucoup rapproché de Paris. En à peine plus de 3 heures de train, je suis arrivé en plein cœur d’Amsterdam. J’ai donc revisité plusieurs villes hollandaises pour m’en mettre plein les yeux.

 
Van Gogh illumine Amsterdam

A Amsterdam le musée Van Gogh est l’un des plus incontournables pour un français, car chacun sait que Van Gogh a passé une grande partie de sa vie en France. Extérieurement, la bâtisse carrée paraît sobre, un peu austère. Intérieurement, la neutralité douce de son éclairage laisse jaillir l’or des toiles de ce peintre hollandais inclassable qui attire les foules du monde entier. Parmi la quarantaine de musées que compte la ville, son musée n’est pas le plus grand mais il est le plus fréquenté. C’est un signe. Vincent Van Gogh s’y livre : dans sa période sombre, il peignait de sinistres et torves mangeurs de patates bataves. Dans son musée, la collection d’œuvres rassemblées montre que, comme par miracle, il a attrapé les couleurs et la lumière à son arrivée en France, d’abord à Paris où il fut confronté à l’influence des impressionnistes, puis à Arles et à Saint Rémy de Provence. Le soleil, la luminosité et les couleurs imbibent ses toiles, comme dans ses fameux tournesols ou ses champs de blé jaunes. Son musée qui réunit plus de 200 peintures et 500 dessins est la plus grande concentration au monde d’œuvres de ce génie. J’y ai compris par exemple que Vincent le torturé était habité de lumière mais aussi de mouvement comme dans ses champs d’oliviers ondulants ou dans ses paysages de Provence où le sol paraît tressauter ; ou même dans la représentation de sa propre chambre à coucher qui semble secouée de tremblements. Les toiles du Musée Van Gogh sont un rayon de soleil et de vie apporté de France dans cette ville du nord, Amsterdam. J’oserais presque dire que le succès de Van Gogh fait de l’ombre à la maison de Rembrandt, un autre géant exposé au bord des canaux. Mais je n’ose pas toucher à un monument de la peinture.

 
Rotterdam à la pointe de l’art contemporain

A Rotterdam, capitale de l’architecture moderne, je suis d’abord entré dans un musée très original, le cube magique du Kunsthal. C’est un maître de l’architecture contemporaine aux Pays-Bas, Rem Koolhaas, qui a conçu ce petit musée comme un cube fendu en biseau. Le Kunsthal résume à lui seul le dynamisme et l’énergie qui ont fait resurgir Rotterdam, rasée par les bombes allemandes en mai 1940. Ce musée d’art contemporain sans collections permanentes, en contrebas d’une digue, ne fait pas le poids à côté du très grand musée voisin, le Boijmans. Mais il est le laboratoire des tendances avec des expos toujours à l’affût des premières nouveautés (un conseil avant de partir, vérifier quelles expositions y sont présentées : www.kunsthal.nl). De même, la ville de Rotterdam est la Mecque des architectures avant-gardistes. C’était déjà vrai dès les années 1930 comme j’ai pu le voir devant les construction très en avance sur leur temps qu’étaient la  « maison Chabot » et la « maison Sonneveld ». Après la guerre, sur les ruines de l’ancien centre détruit , une « skyline » de tours s’est élevée comme dans une down town américain. Aujourd’hui une débauche de grands architectes internationaux comme Norman Foster ou Renzo Piano se concentrent, entre autres, rive gauche, dans le quartier des docks de Kop Van Zuid et y échafaudent, derrière l’hôtel New York, une sorte de pointe Manhattan sur la Nouvelle Meuse.

 
Carrés de couleurs à La Haye

Le métro de Rotterdam se prolonge jusqu’à la La Haye qui est très proche. J’y suis donc arrivé en un rien de temps. Une bouffée d’oxygène ! L’urbanisme contemporain est moins vorace dans cette capitale politique. J’y ai déniché un grand musée, le Gemeenstemuseum (musée municipal), très tourné vers le peintre, Mondrian mais peu connu des français. Est-ce l’effet des briques rouges qui tapissent les murs et les rues de la Hollande ? J’ai la sensation que Mondrian, un artiste hollandais qui vécut longtemps à Paris et une célébrité du XXème, est le peintre des angles droits et des couleurs. La ville de La Haye, cette indolente mais distinguée capitale politique et royale des Pays-Bas, rend hommage à ce roi du cubisme abstrait en réservant à ce peintre et à l’école “De Stijl” à laquelle il appartenait, toute une aile de son Gemeentemuseum. Cet édifice lui-même très cubique a été dessiné par l’architecte Berlage considéré comme « le père de l’architecture moderne » dans le pays. Le bâtiment et son exposition sont en harmonie, emboîtant et assemblant des jeux de cubes, de lumières et de couleurs. Mondrian, avec ses couleurs primaires, ses carrés et ses volumes a eu une influence sur la peinture, l’architecture et le design des objets usuels du siècle dernier dans le monde entier. Le Gemeenstemuseum est toutefois moins réputé que le musée star de La Haye, le Mauritshuis, mais il gagne à être connu.

 
Sur un petit nuage à Utrecht

Autre exemple de musée exceptionnel, le Catharijneconvent qu’on m’avait conseillé à Utrecht. Les anges semblent être les principaux personnages de ce musée unique, entièrement dédié au religieux. Dans cet ancien couvent, devenu musée œcuménique, en effet les anges y peuplent, les toiles, les statues, les objets sacerdotaux tirés du pays flamand, et volettent autour de Marie ou du Christ douloureux et glorieux. La beauté y est fervente et intense que ce soit dans une vierge romane anonyme nimbée d’ors, sur un Rembrandt de jeunesse coloré et rayonnant, ou encore dans les détails d’un grandiose ciboire baroque en argent de la salle du trésor. Autre merveille unique -parmi bien d’autres dans cette ville charmante-, le musée Speelklok, dédié aux instruments mécaniques de rues - aussi logé dans une ancienne église proche du Oudegrart, le vieux canal. Tous ces musées se dévoilent dans le « museumkwartier » (tout un programme !), le cœur paisible du vieil Utrecht, un petit Amsterdam traversé de canaux (« grarht » en hollandais, qui se prononce en raclant un « rart » guttural). Cet ancien archevêché de Hollande, dont un enfant a été pape, Adrien VI, a compté jusqu’à 25 monastères et reste dominé par le campanile le plus haut de Hollande à 112 m, carillonnant tous les ¼ d’heure. J’ai l’impression que dans les rues de ce bijou d’histoire, les musées débordaient dans la rue avec des statues disséminées sur les places, dans les rues, près des canaux. En fait, comme à Utrecht, l’art se voit à tous les coins de rue dans les villes de Hollande.

Coups de coeur: 

- le calme des hypercentres des villes anciennes néerlandaises où on voit surtout des piétons et des vélos - la grande facilité d’utilisation des transports publics urbains et interurbains : tram, métro, trains intercity - la grande attention à la préservation du patrimoine historique, ce qui n’empêche pas les audaces d’architectes contemporains.

Coups de griffe: 

- La quasi absence de traductions en français dans les musées. Parfois même leur absence en anglais. - les innombrables vélos silencieux sans avertisseurs qui roulent à pleine vitesse et ne freinent pas devant les piétons

A voir absolument: 

Les musées les plus connus se trouvent à Amsterdam : le Rijskmuseum, une sorte de Louvre hollandais, le Musée VanGogh et ses expositions temporaires, ainsi que une antenne de l’Hermitage de Saint Petersbourg. Mais on trouve de très beaux musées dans toutes les villes comme le Boijmans et le Kunsthal à Rotterdam ou le Mauritshuis et le Gemeenstemuseum à La Haye

Destinations concernées: