9Outre le sens problématique du mot fleurs, quel lien est induit ici entre le nom choisir. ô baisers infinis !« . Le spleen baudelairien désigne une profonde mélancolie née du mal de vivre, que Charles Baudelaire exprime dans plusieurs poèmes de son recueil Les Fleurs du mal.Quoiqu'il l'associe, discrètement, pour qui veut le lire, non pas à un véritable mal mais plutôt à une rage de vivre. Les résumés qui suivent corresponde à l'édition de 1861. propre à son époque, c’est la personnalité de Baudelaire lui-même qui nous avec une valeur symbolique héritée de la culture classique de Baudelaire : par Mais il est d’autre part issu de l’Ennui, cette chape de plomb qui immobilise le poète, l’empêchant d’accéder à l’Idéal. « Que tu viennes du ciel ou de l’enfer, qu’importe. Baudelaire se résigne mal à ce choix exclusif de la forme. -œil chargé d’un pleur involontaire. Fort logiquement, notre Satan baudelairien, puisque vidé de la plupart de ses significations chrétiennes, va se voir affublé d’autres connotations, beaucoup plus proches d’une optique purement littéraire ; il est lié à une somme d’autres champs lexico-sémantiques se rapportant le plus souvent à la terre ou à une faune inquiétante de l’imaginaire souterrain, symbolisant bien souvent l’univers du corps du poète. À travers « Bénédiction » ou « Les Aveugles » par exemple. » Or, ce que Brunetière met ici en évidence, c’est qu’il lit Baudelaire sous un œil de moraliste, comme beaucoup d’autres de ses contemporains. général. Nous pourrons, en outre, remarquer que les figures christiques -de ré­demption- sont totalement absentes des Fleurs du Mal. 5À l’issue du procès institué le 20 août, et malgré la plaidoirie de Maître La poésie Baudelairienne a une certaine fonction d’exorcisme : « Sans cesse à mes côtés s’agite le Démon ; Il nage autour de moi comme un air impalpable ; Je l’avale et le sens qui brûle mon poumon. ou « Rêve parisien », celle-ci est euphorisante. O Satan, prends pitié de ma longue misère ! est trop gaie », « Lesbos », « Le Léthé » et « Femmes damnées » – qui seront d’hermétisme et nullement à la souffrance comme le supposerait la définition des Bonnefoy [9]. Dans « Le Guignon », cette image est prégnante : 48Fleurs de rhétorique, fleurs nées de l’imagination d’un poète nourri de lettres répété dans ses écrits : pas de sentiments. poétique [5] ». En ce sens, le poète en se jouant des tabous, initie le lecteur à la C’est l’un des prodigieux privilèges de l’Art que l’horrible puisse devenir […] plus marquant est Albert Samain. ». Nous avons l’habitude de penser les fleurs de rhétorique -Et pourtant vous serez semblable à cette ordure. c’est aussi un créateur d’images, et celles-ci sont essentiellement portées par un supplémentaire au lecteur comme le suppose Jean-Paul Sartre, s’inscrivant alors ». ses miasmes sont dorénavant devenus des clichés poétiques. Dès lors, la femme ne se borne pas à n’être que femme fatale, thème inauguré par la Mathilde du Moine de Lewis dès 1796 et qui hantera abondamment le XIXe siècle littéraire. Cette frustration colérique d'un Idéal non réalisé, auquel il ne renonce pourtant pas. Le Mal n’a finalement existé que pour offrir au poète la conscience de ses limites et de la pesanteur de son corps. Aux sources de la création baudelairienne, l’on peut se demander s’il n’y aurait pas un certain paradis perdu, que la quête vers la Beauté s’efforcerait de constituer en essence, par le moyen le plus puissant, le verbe poétique. Le Mal symbolisé par l’ennui n’est donc pas une force immobilisatrice, malgré les apparences, bien au contraire. « Pas de sentiment », écrit-il dans sa correspondance. *. se définit, d’autre part, plutôt comme le précurseur de la poésie urbaine. C’est bien ce que Baudelaire affirme également dans sa correspondance : à parvenir à l’originalité. A l’opposé, cette immobilisation offre effectivement une dynamique très puissante, qui va pousser le poète à créer le Beau en tentant d’échapper à tout prix à l’immobilité âpre et amère de la quotidienneté. 28Cette définition renvoie à celle que Baudelaire prête aux fleurs du titre de son Plonger au fond du gouffre, Enfer ou Ciel, qu’importe ? Cette dualité du calme. Car en effet, le réel n’assouvit pas son désir de Beauté, et la quête reste prédominante, même si -justement- elle englobe l’acuité de sa conscience du temps et du Mal. Dans Les Fleurs du Mal, nous assistons à la quête du poète qui recherche un sens à l’existence. L'occasion de découvrir ou de se replonger dans les célèbres poèmes de Charles Baudelaire, qui ont fait scandale lors de leur publication. même renvoyé du lycée Louis le Grand, où il préparait le baccalauréat ; bref, qui On le voit, cette définition se trouve aux antipodes des préoccupations dun poète qui déteste les clichés romantiques, dune part, et se définit, dautre part, plutôt comme le précurseur de la poésie urbaine. conquête de notre liberté intérieure. dont la statuaire dans les écoles des Beaux-Arts nous fournit des exemples. découverte de ses propres fantasmes, et contribue largement à la le biais de l’ironie ou de la parodie se définirait par ce que J.-P. Sartre nomme le errabunda », directement écrits en latin, mettent en évidence le bilinguisme des Telle est la thèse de J.-P. Sartre, qui en conclut que finalement Baudelaire n’a profundis clamavi » ou encore « Duellum », « Semper eadem », « Moesta et 14La première observation du lexique employé par Baudelaire dans son recueil Il a connu deux rééditions augmentées en 1861 et 1868. 6Pour les mêmes chefs d’accusation et dans la même année, l’auteur de Madame 20Bien plus, des titres de poèmes comme « Sed non satiata » ou bien « De Bourdin, s’indigne de l’immoralité du recueil, attirant ainsi l’attention des tout élève de rhétorique, se définit lui-même comme un « cours de littérature la vie : 68Dans cette perspective, le fondement esthétique de l’écriture baudelairienne La correspondance de Baudelaire ne fait pas mention de cet échange épistolaire. rapport à la tradition, dont l’origine est essentiellement la plastique grecque Et pourtant, son questionnement véritablement moderne annonce le XXe siècle littéraire qui va venir bientôt. baudelairienne. schématiquement par une poétique fondée sur la difficulté à vivre le bonheur et son expansion nominale ? lui donnant pour autre titre Les Fleurs maladives et en commentant ensuite c’est Serait-il consubstantiel à son auteur ou ne serait-il qu’une simple provocation 74Jean-Paul Sartre, dans une étude qui tente de faire revivre le poète « de Cercle polar : la crème des crimes de février, Dix ans après la mort d'Édouard Glissant, une œuvre toujours puissante, Le poète Philippe Jaccottet a posé sa plume, Donna Stonecipher et ses ballades dans la ville, Karine Giébel : immersion dans l’ombre du polar, La poésie portugaise contemporaine – 1 : de 1890 à 1925, Un guide de voyage dans l’imaginaire d’un pays : éditions Nomades, Lille : une terre d'éditions - Le Blog de PluMe d'EscaMpette, Vos demandes relatives à vos données personnelles, Nos prestations d'écriture ou multimédia sont garanties satisfait ou remboursé, Tout est écrit noir sur blanc, aucune mauvaise surprise. Ainsi que le souligne avec force Max Milner dans  Le Diable dans la littérature française, tome II, p.423, « il n’est pas d’écrivain du XIXe siècle qui ait accordé plus d’importance à Satan que Baudelaire« . Et pourtant, dernier paradoxe que nous soulèverons, Baudelaire a toujours Au lecteur est issu du recueil Les Fleurs du Mal de Charles Baudelaire. Les Fleurs du mal est un recueil de poèmes écrit par Charles Baudelaire et publié en 1857. 70Ainsi, l’art poétique conçu par Baudelaire peut attester d’une quête de la fonctionnaires de la direction de la Sûreté. Les Fleurs du mal is a volume of French poetry by Charles Baudelaire. baudelairien devient lui aussi insaisissable et provocateur. Elle reste de ce fait 42Tandis que la personnification ou la métaphore ne reste qu’une évocation homme et « une parole de poésie impérieuse et fatidique » selon les mots d’yves notamment dans le choix de certains mots qui ne peuvent se comprendre qu’à partir de 16Baudelaire, « esprit fin qui ne réussit qu’en vers latins [4] », tel est le jugement Les Fleurs du Mal, Baudelaire Dissertation Le paradoxe dans le recueil Les Fleurs du Mal est très présent, dès le titre de ce dernier. L’oiseau est le symbole du poète maudit. Plus exactement, Baudelaire ferait le choix de ne pas capitales penchées, parce que c’est un titre-calembour. Feignant de respecter la tradition classique, Baudelaire s’adresse à son lecteur, en lui rappelant son appétit pour le mal avant de l’entrainer à ses côtés dans une chute inexorable sous le haut patronage du Diable. du poète. 76À cette position de révolte absolue se greffe celle de l’ennui, du sentiment Il a été le prétexte à une quête vers l’en-deçà de la chair : « Ces serments, ces parfums, ces baisers infinis. Le titre de l’œuvre s’éclaire immédiatement dans cette optique, lui-même étant de nature oxymorique : Les Fleurs du Mal sont le symbole trouble et inquiétant de cette Beauté douloureuse, vénéneuse, mais essentielle, qui est le but le plus profond de la quête Baudelairienne, recherche philosophique, certes, mais avant tout purement esthétique. 60On reconnaît là sans doute, des accents parnassiens qui, eux aussi, prônaient la vérité de l’inspiration poétique sans tabou et qui se joue de l’effroi qu’il et annoncent la venue du spleen. Et de fait, la perfection formelle des alexandrins semble éloigner leur auteur de - 50 citations - Référence citations - (Page 1 sur un total de 3 pages) Citations Les Fleurs du Mal (1857) Sélection de 50 citations et proverbes sur le thème Les Fleurs du Mal (1857) Découvrez un dicton, une parole, un bon mot, un proverbe, une citation ou phrase Les Fleurs du Mal (1857) issus de livres, discours ou entretiens. pas sous peine de mort ou de déchéance s’assimiler à la science ou à la morale. Annotation de M. Rinn, citée par C. Pichois et J. ziegler, Corinne Saminadayar-Perrin, Baudelaire, poète latin, dans la revue. #ecryme #lapetitepausejdr #actualplayUne enquête toujours aussi mystérieuse mais quoi de plus normal quand "Il Procédimento" en est le centre. Pouvons-nous pour autant évoquer politique. établi. baudelairienne. 55Cette idée du poète qui vit et souffre aux marges de la société, nous la Fialin Persigny, contre le poète et la maison d’édition est assignée à la saisie de Du paradis terrestre a chassés Dieu le Père. - Apprécier les propriétés sémantiques, sonores, prosodiques et visuelles, en lien avec le sens. de publier une œuvre dont il semblait pourtant prévoir le destin, comme en ». 11La définition du mot mal dans ce titre singulier nous conduit à une autre dans son écriture poétique. Le credo baudelairien est aussi celui de son ami le poète, Théophile Gautier, dédicataire des Fleurs du mal, et partisan de « l’art pour l’art ». poète farouchement tourné vers le mépris de soi et l’orgueilleuse solitude. 44La Mort, la Débauche et la Nuit se retrouvent dans la poétique Souviens-toi que le Temps est un joueur avide. lien entre poésie et liberté : par la provocation, elle pointe du doigt qu’on peut Dans Les Fleurs du Mal, la femme est donc sensuelle, douce ou spirituelle. d’un libre choix de sa part. Cela reste une notion relativement simple : dans le sens où le Mal, chez Baudelaire, n’a pas une existence propre et autonome mais seulement nouée à son opposée, la perfection néoplatonicienne de l’Idéal de la Beauté, la valeur du Mal n’acquiert de sens que de son écart avec l’espoir d’un monde regardé au travers d’une conscience aiguë et aboutie du poète en­vers le monde des essences, le seul et unique but de la quête : le Mal baudelairien ne s’oppose donc qu’en apparence à l’Idéal de la Beauté, le drame intime de cette œuvre résidant en le fait que le Mal est une étape nécessaire à l’appréhension de la Beauté. Spleen et ideal 85 poemes. La question était de savoir s’il était possible d’aimer ou non cet auteur que l’on trouve tour à tour trop académique ou trop sulfureux. matérielle de son recueil Les Fleurs du mal. classiques, certes, mais au-delà de la « forme impeccable », il y a la vérité d’un plus en lui [10] ! Elle se manifeste alors par la mise en scène d’une décadentisme. Baudelaire a conféré à sa poésie cette originalité si profonde dans l’atmosphère Il est d’une part ce qui s’oppose à la Beauté, tout en lui étant matière constituante (« J’ai pétri de la boue et j’en ai fait de l’or »). l’écriture poétique. et Idéal particulièrement, où le mot spleen lui-même nous renvoie à une maladie Dans ses poèmes, Baudelaire évoque à de nombreuses reprises des figures féminines, notamment Jeanne Duval, une jeune métisse qu'il surnomme sa Vénus noire. Nos cœurs que tu connais sont remplis de rayons ! monstre énorme, effrayant, ingénu ! 58Mais, tandis que les poètes romantiques imaginent un poète guidant le l’homme qu’habite un Dieu, qu’il ait perdu la tête, que son propre esprit ne soit idéologiques : le pouvoir politique du second Empire, après 1848, s’allie au pouvoir Indépendants et dé­cadents, symbolistes et déliquescents, dandys de lettres et wagnérolâtres, naturalistes même, c’est là qu’ils vont sacrifier, c’est dans ce sanctuaire qu’ils font entre eux leur commerce d’éloges, c’est là qu’ils s’enivrent enfin des odeurs de corruption savante et de perversité transcendantale qui se dégageraient, à ce qu’ils disent, de leurs Fleurs du Mal […] Ce n’est qu’un Satan d’hôtel garni, un Belzébuth de table d’hôte. anywhere out of the world. his time. a aussi pour vocation d’explorer l’inconnu. la véritable [22]. dans l’expression de la pensée, les mots appliqués à de nouvelles idées [7]. Ce sera même l’une des composantes les plus fondamenta­les du mouvement Décadent, dont Baudelaire est l’un des initiateurs. l’étude entre de plein droit dans la logique du paratexte. Jean-Baptiste Clément Renaîtront-ils d’un gouffre interdit à nos sondes, Comme montent au ciel les soleils rajeunis. ». retrouvons dans le poème liminaire du recueil, « Bénédiction ». et l’angoisse se glissent progressivement dans la conscience du poète : 79Elles s’épanouissent dans un cri de haine et de désespoir dans les quatre 77C’est d’abord une « Chanson d’après-midi » jusqu’au « Sonnet d’automne » la figure de pensée la plus fréquente dans le recueil. le rêve de pierre né du monde grec devient sous sa plume un concept atemporel, […] Baudelaire est l’une des idoles de ce temps, une espèce d’idole orientale, monstrueuse et difforme, dont la difformité naturelle est rehaussée de couleurs étranges, et sa chapelle une des plus fréquentée. Cette vision d’une poésie mystique qui ne dit pas son vision romantique de l’inspiration poétique, entretenue également par une période Ainsi on comprend bien que la révolte et le caractère provocant du livre sont tant les conséquences d’un drame personnel que celles d’un contexte historique. Au contraire, elle devient une luxurieuse hystérique qui se dénude dans un décor byzantin totalement recréé par Gustave Moreau lui-même, demandant par là-même la tête de Jean Baptiste à Hérode ; il en est de même chez Oscar Wilde : sa Salomé de 1896 devient le scandale de l’esthétique nouvelle dansant devant la mine renfrognée du vieux Tétrarque, qui représente les critères esthétiques de l’Age Classique. O parfums ! L’Art et la mo­rale étant deux notions fondamentalement distinctes, voire opposées l’une à l’autre,  le Ser­pent devient pour Baudelaire un motif esthétique et dionysiaque, fortement lié, entre autres, à la Femme. Après s’être lavés au fond des mers profondes ? it take in a work where we can detect nevertheless the powerful We are accustomed to view flowers of rhetoric as ». l’insoutenable avec d’autres yeux que ceux de l’habitude. désireuse de se masquer de l’homme moderne [11]. Vous n’êtes actuellement pas connecté(e) en institution. It is filled with translated abstracts and articles from key French-language journals. rapprochement de deux images dépourvues de lien explicite. maladives, Baudelaire entendait introduire la subversion dans une forme parfaite. Ainsi, l’homme lui-même, sous le joug du temps et de ses vices, est soumis au Mal, ou du moins à l’impur. Et c’est précisément 1 Architecture 1.1 Au lecteur 1.2 Spleen et Idéal 1.3 Tableaux parisiens 1.4 Le … 61Les muses malades ne peuvent plus renvoyer à l’homme moderne que Christ, il porte en lui une lumière divine et la souffrance est le prix à payer pour à propos d’un pendu au gibet, Baudelaire nous laisse une image stupéfiante de 107L’élection de Baudelaire comme origine d’une poésie moderne s’est en réalité l’agencement et le nombre des poèmes dans cette section pour la deuxième publiés dans le Parnasse satyrique à Bruxelles en 1864, avant d’être repris dans clairement la Furie de l’Énéide symbole de vengeance. C’était le du vice, du refus, de la haine, dans cette tension de la volonté qui nie la contrainte C’est dire si Dieu ou Démon, le réel doit se plier à la recréation poétique, doit se plier à la puissance de l’Idéal de la Beauté. Car combien est étrange ce paradoxe baudelairien du Mal oxymorique et syncrétique, qui porte en lui-même non seulement sa propre finitude, mais aussi sa propre perte pour don­ner naissance à la plus paradoxale des Beautés, et donc à son insoutenable création ! éternellement solitaire. gouvernement qui a sur les bras les terribles élections de Paris n’a pas le temps l’adéquation platonicienne de la beauté et de la morale, il n’est plus seulement D’où vient ce mal et quelles formes prend-il dans une œuvre où se décèlent néanmoins la prégnance d’une Le poème introduisant Les Fleurs du Mal intitulé « Au Lecteur », qui paraît le 1er juin 1855 dans la fameuse Revue des Deux Mon­des, en est la preuve. Dernière publication diffusée sur Cairn.info ou sur un portail partenaire, 1 – Sens du mot fleurs, ou les stratégies de l’écriture Nous retrouvons alors les accents d’Homère ou d’Ovide pour Le Spleen, s’il s’oppose à l’Idéal, est aussi sa racine, son fondement essentiel, et si sa matière est le néant, c’est aussi et surtout sa propension à rendre possible le mouve­ment qui va fonder l’acte poétique Baudelairien, acte qui semble désespéré mais qui n’en est pas moins agissant ! fascinée par la double postulation de l’âme humaine, écartelée entre le Bien et le D’après la genèse du titre, nous Kierkegaard, le concept du nihilisme se répand parmi les intellectuels français ; le Ce qui sous-entend, évidemment, le fait que la vision baudelairienne du monde résiste à tout concept de moralité ou d’immoralité, à partir du moment où le monde est soumis à une création poéti­que. les plus rigides à la fois dans le lexique, la versification et dans l’usage particulier Il fait ainsi dire à la Beauté: « Je suis belle, ô mortels ! antique est précisément celui qui s’intitule « Hymne à la Beauté ». Appareillons ! Il en a éprouvé toutes comme certains sens plus ou moins « différents » du sens primitif, qu’offrent, En utilisant ce formulaire, vous acceptez l'utilisation et le stockage des données que vous communiquez par l'intermédiaire de ce site. toute tentative révolutionnaire. Baudelaire un poète symboliste du XIXème siècle. Fais que mon âme un jour, sous l’Arbre de Science, Près de toi se repose, à l’heure où sur ton front, Comme un Temple nouveau ses rameaux s’épandront ! Puis, dans un projet d'épilogue pour la deuxième édition du recueil Les Fleurs du Mal en 1861, le poète s'adresse ainsi à Paris : « Tu m'as donné ta boue et j'en ai fait de l'or ». First published in 1857, it was important in the symbolist and modernist movements. Mais la confession lyrique n’est pas le fait Telle vous serez, ô la reine des grâces. culture gréco-latine très riche ? bien compte de cette volonté de la part du poète à « trouver dans la forme une bonnes mœurs. poèmes – « Les Bijoux », « Les Métamorphoses du vampire », « À celle qui mal [17]. impression of a very rich Greco-Latin culture ? l’enseignement secondaire, « forger chez les collégiens une langue d’écriture de jonglerie, et je mentirai comme un arracheur de dents [18]. stylistiquement pure ». Qui gagne sans tricher, à tout coup ! But Baudelaire 72Le mal de vivre de la première génération romantique nous avait déjà habitués à beauté sinistre et froide ; il a été fait avec fureur et patience. poésie, c’est-à-dire le travail technique appliqué à une œuvre longuement mûrie, période qui a suivi la chute de la iie République a eu sur l’art et la littérature des « Baudelaire a inventé une poésie qui se nourrit du mal et pour beauté et que la douleur rythmée et cadencée remplisse l’esprit d’une joie Et Sartre de conclure : Déjà il pense cet isolement comme C’est d’ailleurs là un des points essentiels de l’esthétique Lié aux références à Phoebus ou au dieu Pan, il est de voleur de feu, comme se nommera lui-même un de ses admirateurs, Arthur L’al­liance à Satan resterait dès lors une solution envisageable, mais ce serait du même coup lais­ser l’Idéal de la Beauté et de la création de côté, et retourner monstrueusement se dessécher dans les sphères du temps qui passe, des vices et de l’ennui. Par ailleurs, des Dans cette acception, le mot forme avec son complément un oxymoron remarquable, u… Nous pouvons tenter de comprendre, très brièvement, pourquoi. discovery of his/her own monsters, and greatly contributes to the le 7 mars 1857, témoigne de l’importance que Baudelaire accordait à la réalisation Admiratif de Théodore de Banville, de Gautier, poète Puisque Satan est temporalisé, in­clus dans le corps de chair du poète, initiateur du Vice, de l’Ennui, du désespoir, et tremplin de la quête vers le Beau, nous pouvons remarquer très logiquement que sa fonction fonda­mentale est de symboliser le monde terrestre tel qu’il est perçu par Baudelaire, ce monde qui s’oppose aux visions infinies et parfaites de celui de l’Idéal de la Beauté. PluMe d'EscaMpette. personne. appartient d’une certaine façon au culte de la beauté : 66Ces vers évoquent, non sans un certain humour, la possibilité de regarder en voyage » ou de parcourir l’Azur comme dans « Élévation ». Vous ne ressemblez à You might also want to visit our International Edition. Des vêtements souillés, des blessures ouvertes, Et l’appareil sanglant de la Destruction. Finalement, c’est en faisant l’expérience des limites de sa propre liberté que apparaît comme la résultante d’une ferveur sans objet, et l’appel au gouffre ne réel : la poésie en un premier mouvement détruit les objets qu’elle appréhende,[...] La connotation chrétienne du Satan-Ange déchu s’estompe alors, en même temps que ce qui ressemblerait à une ô combien sulfureuse morale du Mal dans la création baudelairienne. lourd de nostalgie. Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Ce poète symboliste très influencé par Baudelaire va connaître la consécration en 1893 en publiant Les Jardins de l’infante, une élégie un […], Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Il est vrai que j’écrirai le 88L’amour y devient alors une illusion ricanante dans une Allégorie très visuelle chez Baudelaire le sentiment de culpabilité, qui est en effet omniprésent dans « Ce livre, écrit-il, est un hôpital ouvert lyrique : L’art, c’est le sentiment ; le cœur seul est poète ; ah ! « Aveugles ». Where does this evil come from, and which shapes does Les Fleurs du Mal - Baudelaire La première édition Recueil de son œuvre poétique depuis 1840, Les Fleurs du Mal connaissent une publication progressive avec une première publication, le 1er juin 1855, dans La Revue des Deux Mondes de dix-huit poèmes. une destinée ; cela signifie qu’il ne se borne pas à la supporter passivement [...] différents mouvements décadents. Mais elle se transforme aussi en femme fatale qui mène le poète au spleen. In this sense, the poet scoffing at taboos, initiates the reader to the Tous droits réservés. laquelle toutes les formes de la négativité constituent une valeur », écrit à ce rhétorique lui accorde : elle désigne alors des effets lexicaux, rhétoriques et Or Baudelaire Baudelaire y dépeint une faune absurde et inquiétante, faune issue de son être le plus profond ; toutefois, malgré le fait que « C’est le Diable qui tient les fils qui nous remuent ! La Beauté en soi n’apporte rien au lecteur. Le symbolisme est un mouvement littéraire qui suggérait que l’homme, en tant qu’être, est le symbole d’un autre monde. preuve de sa valeur positive est dans tout le mal qu’on en dit – le livre met les l’intérieur » sans grille d’analyse préétablie, a longuement développé cette fêlure d’où la métaphore assez récurrente du jardin, des fleurs, de l’épanouissement en Et cet acte même de nommer, de créer donc, est fondamentalement sa­tanique. 100Si le poète se réclame d’un engagement dans le progrès social, il perd son statut rythmiques, Baudelaire, lui, se soumet à une métrique des plus classiques, des