À ce prix je renoncerais à cent mille victoires, je reviendrais, etc. I ask not, I care not,  La jeune fille qui, sans se rendre aux conseils de ses parents, repousse la proposition de mariage d’un homme riche et jeune encore, pour oublier toutes les considérations de convenance et régler son choix sur sa seule inclination instinctive, sacrifie son bonheur personnel à celui de l’espèce. « L’homme est un instinct sexuel qui a pris corps». Les qualités intellectuelles ont ici la plus grande influence, transmises qu’elles sont par la mère ; cependant leur influence est facilement surpassée par celle de la beauté corporelle qui, concernant un objet plus essentiel, possède une action plus immédiate. << /Length 9 0 R /Type /XObject /Subtype /Image /Width 417 /Height 500 /Interpolate Tous les hommes, pressés par la misère et les souffrances, emploient toutes leurs forces à satisfaire ces besoins infinis, à se défendre contre les formes multiples de la douleur sans pouvoir cependant espérer rien d’autre que la conservation de cette vie individuelle, si tourmentée, pendant un court espace de temps. ]. En effet, ce sentiment instinctif de la beauté, qui dirige son choix en vue de la satisfaction sexuelle, s’égare s’il dégénère en penchant à la pédérastie ; le cas est le même que pour la mouche à viande (musca vomitoria), quand, au lieu de déposer ses œufs, suivant l’impulsion de l’instinct, sur de la viande gâtée, elle va les placer dans la fleur de l’arum dracunculus, abusée par l’odeur cadavérique de cette plante. Cette spécialisation est plus nettement marquée et plus prononcée dans tel individu que dans tel autre ; aussi elle peut, pour chaque individu, se compléter ou se neutraliser à l’aide de tel individu de l’autre sexe ; chaque être humain a besoin de l’organisation individuelle opposée à la sienne pour la réalisation complète du type de l’humanité dans l’individu qui va naître, et à la constitution duquel tout ce travail doit aboutir. Aussi, la pièce finie, quitte-t-il avec confiance les amants victorieux, plein avec eux de cette illusion qu’ils ont fondé leur propre bonheur, quand ils n’ont fait que le sacrifier au bien de l’espèce contre la volonté de parents prévoyants. Mais ici tous ces sentiments sont emprisonnés dans l’étroite poitrine d’un mortel : il n’est donc pas étonnant que celle-ci paraisse vouloir éclater et ne trouve nul moyen d’exprimer cette attente d’infinie volupté ou de malheur infini qui remplit son âme. << /Length 5 0 R /Filter /FlateDecode >> 4 0 obj – C’est ainsi que, dans tous ceux qui sont capables de procréer, le génie de l’espèce médite sur la génération à venir. >> /Font << /F1.0 10 0 R /F2.0 11 0 R >> /XObject << /Im1 8 0 R >> >> endobj Product successfully added to your shopping cart. – La seconde vérité est que l’essence propre de l’homme réside plus dans l’espèce que dans l’individu. Aussi est-il bien juste le vers de Gœthe : Par tout amour méprisé ! Formas atque animos sub juga ænea 5 0 obj Ce livre numérique présente "Métaphysique de l'amour (L'édition intégrale)" avec une table des matières dynamique et détaillée. Descargar libro MÉTAPHYSIQUE DE L'AMOUR (PSYCHOLOGIE DES DÉSIRS) EBOOK del autor SCHOPENHAUER ARTHUR (ISBN 9788075836649) en PDF o EPUB completo al MEJOR PRECIO, leer online gratis la sinopsis o resumen, opiniones, críticas y comentarios. Au-delà de cet âge, au contraire, aucune femme ne peut nous attirer : une femme vieille, c’est-à-dire qui a passé l’âge de la menstruation, ne nous inspire que de la répugnance. Les parents n’ont certainement pas conscience de tout cela ; bien plus, chacun pense bien ne faire ce choix si laborieux que dans l’intérêt de sa jouissance personnelle (qui, au fond, n’est nullement en question ici) ; mais il se borne à le conformer, sa propre constitution étant donnée, à l’intérêt de l’espèce, dont il a la secrète mission de conserver le type aussi pur que possible. La vraie raison, c’est qu’ici entrent en jeu les considérations instinctives, et non intellectuelles. La jeunesse sans la beauté conserve toujours des attraits, la beauté sans la jeunesse n’en a aucun. Car cet intérêt si vif et si ardent, sorti, sans réflexion et sans dessein prémédité, de l’instinct et de l’impulsion la plus intime de notre être, ne pourrait pas exister si indélébile, et exercer une grande influence sur l’homme, si l’homme était une créature absolument éphémère et s’il devait être suivi, dans le seul ordre des temps, par une race réellement et radicalement différente de lui-même. Métaphysique de l'Amour - - Arthur Schopenhauer -
Dans ce texte fondamental, l'auteur s'interroge notamment sur la nature véritable du sentiment amoureux et sa relation avec l'instinct sexuel. Aux plus hauts degrés de la passion, cette chimère brille d’un tel éclat que, si la réalité n’y peut être conforme, la vie même perd tout son charme et paraît dès lors si vide de joie, si fade, si fastidieuse, que le dégoût triomphe des craintes provoquées par la mort ; parfois il peut pousser l’homme à abréger volontairement sa vie. Ce qu’on a en vue dans le mariage, ce n’est pas le plaisir de l’esprit, mais la procréation des enfants ; le mariage est une union des cœurs, non des têtes. Aussi l’homme cherche-t-il toujours d’autres femmes ; la femme, au contraire, s’attache fermement à un seul homme, car la nature la pousse, d’instinct et sans réflexion, à conserver celui qui doit nourrir et protéger l’enfant à naître. Volviérame, etc…, [Ciel ! Oui, l’amour se trouve en contradiction fréquente non seulement avec les conditions extérieures, mais encore avec l’individualité propre, en se portant sur des femmes qui, abstraction faite des rapports sexuels, seraient un objet de haine, de mépris, d’horreur même pour l’amant. L'amour n'est-il pas en effet l'expression d'une forme d'égoïsme visant à satisfaire le plaisir individuel et la volonté inscrite au plus profond de chacun de perpétuer … Nous verrons ici la femme généralement attirée par les qualités du cœur et du caractère dans l’homme, – car l’enfant les tient de son père. Il y a quelque chose de tout particulier dans le sérieux profond et inconscient avec lequel deux jeunes gens de sexe différent, qui se voient pour la première fois, se considèrent l’un l’autre, dans le regard scrutateur et pénétrant qu’ils jettent l’un sur l’autre, dans cet examen attentif qu’ils font subir réciproquement à tous les traits et à toutes les parties de leur personne. Dans ces conditions, la volonté de l’homme est entraînée dans le tourbillon de celle de l’espèce ; cette dernière peut même prendre une prédominance si prononcée sur la volonté individuelle, que, si un tel homme est empêché d’agir pour le compte de l’espèce, il dédaigne aussi d’agir pour lui-même. Pourtant les philosophes en abandonnent … Les qualités intellectuelles au contraire n’exercent sur elles aucun pouvoir direct en vertu de l’instinct, parce que le père n’en est pas la source. Chacun le sait, les unions heureuses sont rares, justement parce qu’il est dans l’essence du mariage de placer sa fin principale dans la génération future, et non pas dans la présente. (Shakespeare, Cymb, III, 5.). Mais la volonté de l’espèce est tellement supérieure à celle de l’individu, que l’amant ferme les yeux sur toutes ces qualités contraires à son goût, qu’il passe sur tout et ne veut rien connaître, pour s’unir à jamais avec l’objet de sa passion : si complet est l’aveuglement produit par cette illusion, qui, la volonté de l’espèce une fois remplie, s’évanouit aussitôt et ne lui laisse qu’une odieuse compagne de vie. Voilà pourquoi les femmes aiment souvent des hommes laids, mais jamais un homme dépourvu de ces qualités viriles, car elles ne peuvent neutraliser l’effet de leur absence. 693 La haine de la femme aimée, qui s’enflamme alors, va parfois assez loin pour déterminer l’homme à l’assassiner et à se tuer lui-même ensuite. En conséquence, les beautés régulières, parfaites, ne sont pas en général celles qui allument les grandes passions. Plus la force musculaire manque à un homme, plus il recherchera la vigueur dans les femmes, et réciproquement. Le désir qu’elles provoquent acquiert une violence qui, supérieure à toute autre passion, rend l’homme prêt à tous les sacrifices, et peut le conduire, dans le cas où toute espérance de réalisation lui est irrévocablement défendue, à la démence ou même au suicide. schopenhauer. ��r��CS4%�cD& !1AQa"q�2��B#��R�3�S$�� ? Si maintenant, du point de vue où nous ont placé ces dernières considérations, nous abaissons nos regards sur la mêlée de la vie, que voyons-nous ? Sans doute nous nous laissons en cela guider à notre insu par la faculté générale de reproduction ; chaque individu perd de son charme pour l’autre sexe à mesure qu’il s’éloigne de l’âge le plus propre à la reproduction ou à la conception. Je trouve des exemples de ce genre de comédie dans deux petites pièces très connues : La reine de seize ans et Le mariage de raison. En fait, le génie de l’espèce est partout en guerre avec les génies protecteurs des individus ; il est leur persécuteur et leur ennemi, toujours prêt à détruire sans merci le bonheur personnel, pour assurer l’accomplissement de ses desseins ; oui, le bonheur de nations entières a été parfois sacrifié à ses caprices : Shakespeare nous en donne un exemple dans Henri VI, partie III, acte III, sc. --Total shipping (tax incl.) Le sentiment de cette vérité a fait personnifier aux anciens le génie de l’espèce dans Cupidon, dieu malin, cruel et par suite décrié, démon capricieux et despotique, et, malgré tout, maître des dieux et des hommes : Συ δ'ω θεων τυραννε κ'ανθρωπων, Ερως ! Cet élément c’est le vouloir-vivre, c’est ce qui recherche d’un désir si pressant la vie et la persistance. C’est qu’au fond il ne cherche pas son intérêt, mais celui d’un tiers, encore à naître, tout enveloppé qu’il est de l’illusion que ce qu’il cherche est son intérêt. I know that, I love thee, Toute cette théorie de la métaphysique de l’amour tient étroitement à l’ensemble de ma métaphysique, et le jour qu’elle répand sur celle-ci peut se résumer comme il suit. 2- Pour plus de détails, voir, sur ce sujet, Parerga, vol. – À ce point de vue, la plus grande partie du Décaméron semble comme une ironie insultante du génie de l’espèce foulant aux pieds les droits et les intérêts des individus. ... Métaphysique de l'amour - Schopenhauer.fr. �4e��G.��d?�[��M�����$D4�ǑRSHqm�- �(�F��3�/J/� ܔH �<7um�dDh'���H��VJ ��M&U���~�4��G{E�U���h�(���?Of�������vHɷ�Ͷ�M��z���Ʀʫ�]ò��/�f�T�������it���:��T����&s���O��Y����jvN�K�5vL�80C`3���v�����ꋓ�-�y�"_o�NAƗ{b�S��K��7�$ZW�6J/"�P��� Le moyen d’y parvenir, c’est de rechercher de plus près les considérations qui nous dirigent dans notre choix et de les examiner dans le détail, quelque étrange figure que puissent faire dans un ouvrage philosophique les particularités que je vais signaler ici. --> To be determined Partant d’une conformation individuelle pour aboutir à une conformation individuelle, le choix qui dépend de ces considérations relatives est bien plus déterminé, plus net, plus exclusif que celui qui a pour seule base des considérations absolues ; aussi en général est-ce dans ces considérations relatives qu’il faut chercher l’origine d’un amour vraiment passionné, tandis que les premières ne donnent naissance qu’à des inclinations plus ordinaires et plus faibles. L’amour de l’homme décline sensiblement, à partir du moment où il a reçu satisfaction ; presque toutes les autres femmes l’attirent plus que celle qu’il possède déjà, il aspire au changement. x�TM��0��W̭FJ��0�u�[��V�H=t���M†��=����1x!QE �y�f�l���'J#С���ﰁ��N@��bz�|�b�l����k֬R��R��DB$PT��X x_c���.���]��z]7��l�U�}�ݞ��bx�&�o�i0�!���3{���K_���x0�~/�G����QuU��zMo���/�QXGw-�O�}�����)��|�N�3�x �!O�^�8�tĉΎ(r`���*� Au contraire les femmes par trop grasses ne nous inspirent que de l’aversion ; la cause en est que cette constitution est un signe d’atrophie de l’utérus et par suite de stérilité ; l’esprit ne s’en rend pas compte, mais l’instinct le sait.