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La place rouge à Moscou 1/2 monumentale et colorée

mar, 28/07/2015 - 11:19 -- Eric
Russie Moscou Place Rouge "Krasnaïa plochad" signifie place rouge. La plupart des étrangers qui ne lisent pas l'écriture cyrillique ne comprennent pas cette plaque

Pages d’histoire. Quand j’ai découvert la place rouge à Moscou, elle était à peu près comme je l’avais imaginée, immense, impressionnante, monumentale, sans voitures. Mais ce qui m’a surtout frappé c’est la grande hétérogénéité des monuments qui l’entourent, comme autant de pages d’histoire de la Russie. L’édifice qui m’a sauté immédiatement aux yeux c’est la cathédrale de Saint Basile le Bienheureux, chamarrée de couleurs vives. J’en avais déjà vu des photos qui me faisaient penser à un palais de fées ou en sucre d’orge, sorti tout droit d’une bande dessinée ou d’un dessin animé des mille et une nuits.

Certes ses bulbes torsadés et polychromes sont étonnamment alambiqués et bigarrés. En fait, cette grande église peinturlurée a été construite au XVIème siècle sur le tombeau d’un « fou de Dieu », Saint Basile. Elle est le reflet de l’architecture enflammée et foisonnante que j’ai rencontrée dans toute la Russie, parfois dans des lieux très reculés comme l’église en bois de Kidji sur le lac Onega. La première église de Saint Basile était d’ailleurs aussi toute en bois. Celle d’aujourd’hui est couronnée de huit bulbes de tailles différentes, comme autant de flammes de bougies coiffant autant de chapelles, et d’un clocher plus haut surmontant l’église centrale de l’Intercession de la mère de Dieu. Je n’ai jamais rien vu d’aussi enluminé dans tous mes voyages.

Après Saint Basile, la place est bordée par la longue muraille de briques rouges de l’enceinte du Kremlin, la place forte du pouvoir central de toute la Russie. Pendant toute mon enfance le Kremlin était synonyme de l’ogre communiste qui faisait trembler le monde et fait encore frémir. Ce mur rouge, en fait bien antérieur aux communistes, est crénelé et entrecoupé de plusieurs des 19 tours de cette citadelle de la souveraineté russe parmi lesquelles la tour Nikolskaïa. Celle-ci avait été surmontée par les communistes en 1935 d’une étoile rouge qui brille toujours la nuit. Mais le nom de la « place rouge » ne vient pas de cette étoile ni de la couleur rouge du drapeau de la révolution russe mais d’une expression bien plus ancienne signifiant « belle place » puisque en russe ancien « krasny » signifiait aussi bien « rouge » que « beau ». Au milieu de ce mur d’enceinte du Kremlin, avait été installé le tombeau sévère, en marbre rouge, dans lequel Lénine apparaît toujours embaumé et spectral.

La nuit, Lénine doit se retourner dans sa tombe puisque les éclairages étincelants du Goum, situés de l’autre côté de la place, se reflètent sur le marbre de son mausolée sobre et austère : le symbole de l’hyper communisme est éclairé par le symbole de l’hyper capitalisme. En effet le Goum est un grand magasin construit au XIXème siècle. Pendant les décennies marxistes, il était devenu magasin d’Etat. Depuis, il a été privatisé et ses galeries abritent sous ses verrières tous les produits de luxe et les enseignes du capitalisme mondial.

Il y a encore plein de lieux étonnants à découvrir tout autour de cette place comme le musée historique aux façades tarabiscotées en briques rouges et aux toits blancs. Puis à l’opposé de Saint Basile deux édifices colorés attirent aussi l’attention : la cathédrale Notre Dame de Kazan et la Porte de la Résurrection du XVIIème siècle, tout simplement rasées en 1936 sur ordre de Staline pour faciliter le passage des chars pendant les grands défilés militaires. Ces deux monuments sont neufs puisqu’ils ont été reconstruits dans les années 1990. Sur cette vaste place très étonnante, on ne sait plus où donner de la tête et il est préférable de se laisser conduire par un guide pour en tourner les pages d’histoire… comme Gilbert Bécaud l’avait chanté : « elle avait un joli nom mon guide, Nathalie »…

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